Au Burkina Faso, les habitants de la région de l’Est retrouvent leur liberté de circulation après la levée du couvre-feu instauré depuis cinq ans pour des raisons sécuritaires.
Ce Mardi 11 novembre 2024, le gouverneur de la région de l’Est du Burkina Faso a annoncé officiellement la suspension de cette mesure, qui prenait fin précisément le 12 novembre à 4h du matin. La décision met un terme à des restrictions imposées pour contrer les menaces croissantes des groupes armés et jihadistes, qui ont conduit plusieurs provinces du pays à adopter des couvre-feux similaires ces dernières années.
Dans son communiqué, le gouverneur basé à Fada N’Gourma, chef-lieu de la région, a exprimé sa “sincère gratitude” envers la population locale pour son civisme et sa coopération avec les forces de sécurité pendant ces cinq ans. Il a également souligné l’importance d’une collaboration continue entre civils et forces armées pour parvenir à la sécurisation complète de la région.
Une levée de couvre feu inefficace par certains résidents
Imposé en 2019 et régulièrement renouvelé avec des ajustements d’horaires, le couvre-feu visait à limiter les déplacements nocturnes pour réduire les actions des groupes armés. Parfois accompagné d’interdictions spécifiques, comme celle d’utiliser certains types de motos souvent prisées par les jihadistes, le couvre-feu a toutefois été critiqué par une partie de la population pour son efficacité limitée.
Interrogés par RFI, des habitants de la région estiment que la mesure n’a pas apporté les résultats escomptés, soulignant que la situation sécuritaire a fluctué au fil des années, sans réelle stabilisation.
Bien que le couvre-feu soit levé, le gouverneur n’a donné aucune indication quant à une éventuelle amélioration de la sécurité dans la région. Officiellement, rien ne semble confirmer un retour à la stabilité. Cette décision pourrait néanmoins être un signe d’ajustement des stratégies locales face à une situation sécuritaire complexe, alors que le Burkina Faso continue de faire face aux menaces jihadistes dans plusieurs de ses régions.
La fin de cette restriction marque un tournant pour la population de l’Est, qui reste toutefois en attente de mesures complémentaires pour un retour à une paix durable.