Le gouvernement de transition burkinabè a annoncé la radiation de l’ex-président, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, et de quatorze autres officiers des forces armées. Les mis en cause, sont accusés de collusion avec des puissances étrangères et des groupes terroristes.
Dans une décision rendue publique lundi 04 novembre, l’État burkinabè a radié l’ancien président de la transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, et quatorze autres officiers de l’armée nationale. Cette mesure, stipulée dans des décrets signés par le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, accuse les officiers d’avoir porté atteinte à la dignité militaire en s’engageant dans des actions « d’intelligence avec une puissance étrangère et des terroristes, en vue de favoriser leurs entreprises contre le Burkina Faso. »
Ces décrets, datés du 30 octobre 2024, ont également mentionné plusieurs hauts responsables militaires, tels que le lieutenant-colonel Évrard Somda, ancien chef d’état-major de la gendarmerie nationale, le colonel Bamouni Yves Didier, ancien commandant des opérations du Théâtre National (COTN), et le magistrat commandant Pousbila Alphonse Zorma, ex-procureur militaire du Tribunal militaire de Ouagadougou. Les radiés font face à des accusations de « complot contre la sûreté de l’État » et, pour la plupart, étaient déjà sous détention.
Une réponse aux crises internes
Cette radiation intervient deux ans après que le capitaine Ibrahim Traoré a pris le pouvoir par un coup d’État contre Damiba, devenu président en janvier 2022 à la suite de la destitution du président Roch Marc Christian Kaboré. Lors d’une intervention sur la télévision publique ce lundi, le capitaine Traoré a réaffirmé son engagement pour la stabilité du Burkina Faso et l’éradication des menaces internes. « Faire une révolution, c’est faire face à beaucoup de défis, et les défis, tous les jours il y en a, » a-t-il déclaré, évoquant les efforts déployés pour lutter contre les forces extrémistes.
Pour Traoré, le mois d’octobre a été marqué par une intensification des opérations militaires visant à anéantir les groupes terroristes qui menacent le pays. Il a appelé les Burkinabè à se mobiliser pour soutenir ces initiatives : « Les actions ont été couronnées de plusieurs succès et nous allons continuer à accentuer les opérations jusqu’à anéantir ces barbares venus troubler notre quiétude. ».
Une armée en mutation
Avec la radiation de ces officiers, le gouvernement de transition burkinabè vise à restaurer la discipline et la cohésion au sein de l’armée nationale, alors que le pays fait face à une insurrection djihadiste persistante. Cette mesure traduit également la volonté des autorités de se distancer des éléments jugés non fiables et de renforcer la lutte contre l’insécurité, qui a engendré des déplacements massifs de populations et une crise humanitaire sans précédent.