Burkina Faso : le Béninois Maurice Azonnankpo nommé coordonnateur intérimaire de l’ONU

Casimir Vodjo
6 min
Maurice Azonnankpo, coordonnateur résident intérimaire de l'ONU au Burkina Faso

L’Organisation des Nations Unies a nommé ce lundi 25 août 2025, le Béninois Maurice Azonnankpo, au poste de coordonnateur résident intérimaire au Burkina Faso. Il va remplacer à ce poste, la Mauricienne Carol Flore-Smereczniak qui a été déclarée persona non grata aux pays des hommes intègres.

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Le Béninois Maurice Azonnankpo nommé à la tête du Système des Nations Unies au Burkina Faso

Une délégation des Nations Unies a été reçue en audience ce lundi, par le chef de la diplomatie burkinabé, Karamoko Jean Marie Traoré, à Ouagadougou. Conduite par le Directeur régional de l’ONU pour l’Afrique, Yacoub Ali El-Hillo, la délégation onusienne a abordé les perspectives de coopération entre le Burkina Faso et le Système des Nations Unies. La récente décision des autorités de Ouagadougou de déclarer persona non grata, la Coordonnatrice résidente, Carol Flore-Smereczniak était également au menu des discussions.

A l’issue de l’audience, Yacoub Ali El-Hillo a présenté à Karamoko Jean Marie Traoré, l’intérimaire désigné à la tête de la Coordination du Système des Nations Unies au Burkina Faso, en la personne de Maurice Azonnankpo. Egalement représentant résident du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, l’expérience et la connaissance du contexte burkinabè du Béninois Maurice Azonnankpo, constituent des atouts indéniables, pour assurer une continuité sans interruption de la coopération, selon l’ONU.

Karamoko Jean Marie Traoré revient sur les faits reprochés à Carol Flore-Smereczniak

Prenant la parole, le ministre Traoré a rappelé que la décision du Gouvernement de déclarer persona non grata la Coordonnatrice résidente a été prise en toute responsabilité et après mûre réflexion. Il a indiqué que cette mesure répond à une série de manquements constatés, dont la publication d’un rapport sur la situation des enfants dans le contexte de la crise sécuritaire, élaboré sans concertation préalable avec les autorités nationales.

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Le chef de la diplomatie burkinabè a déploré la méthodologie unilatérale adoptée dans la production de ce document, soulignant qu’un partenariat crédible et respectueux exige l’implication des acteurs locaux, en particulier les institutions nationales, dans l’élaboration de tout rapport touchant au pays. « Ce n’est jamais de gaieté de cœur qu’une telle décision est prise. Le Burkina Faso demeure profondément attaché au multilatéralisme et reste disponible à travailler de concert avec les Nations Unies dans un esprit de confiance et de transparence.», a déclaré le ministre Traoré.

Il a également réitéré la position du gouvernement concernant « l’usage de certaines terminologies qui ne reflètent pas fidèlement la réalité du terrain au Burkina Faso ». À titre d’exemple, il insiste que le recours au terme « groupes armés non étatiques » en lieu et place du mot « terroristes » est apparu inacceptable, car il occulte la nature criminelle et terroriste des exactions subies par les populations.

Vers un partenariat renouvelé

Les échanges ont également porté sur les mécanismes de mobilisation des ressources, notamment à travers l’UNIDAP, dans le but d’assurer une meilleure convergence de vues et d’accroître l’efficacité des actions conjointes. Au terme de l’audience, le Burkina Faso et les Nations Unies ont réaffirmé leur volonté commune de bâtir un partenariat renforcé, fondé sur le respect mutuel, la confiance et l’efficacité au service du peuple burkinabè.

Zoom sur Maurice Azonnankpo

Originaire de la République du Bénin, Maurice Azonnankpo est titulaire d’un diplôme universitaire supérieur en droit international et en droit européen et de deux masters différents dont un master (M.S.) en droit international et droits de l’homme de l’Université de Nantes en France.

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Il est également titulaire d’une maîtrise en droit de la Faculté de droit de l’Université du Bénin et diplômé de l’École nationale d’administration et de magistrature du Bénin. Maurice Azonnankpo a 18 ans d’expérience professionnelle au sein du HCR. Il a accumulé une expérience de protection avec le HCR au Bénin, au Togo, en Somalie, au Kenya, à Djibouti, en République centrafricaine (RCA), à la représentation régionale pour l’Afrique de l’Ouest au Sénégal, en Gambie et au Niger où il a travaillé sur la crise du bassin du lac Tchad en tant que chef du sous-bureau de Diffa.

Depuis mai 2021, il occupe le poste de Représentant adjoint du HCR pour le Burkina Faso dans le Sahel central. Alors qu’il travaillait en tant qu’agent national, il a mis en place et promu (en plus de ses fonctions d’agent de protection), la première bibliothèque d’information et de documentation du HCR sur le droit d’asile et des réfugiés au Bénin, couvrant également le Burkina Faso, le Niger et le Togo. Il est également le co-auteur de plusieurs recueils de jurisprudence sur les décisions de la Commission nationale d’éligibilité au statut de réfugié du Bénin.

En outre, M. Azonnankpo a une solide expérience des situations d’urgence complexes en tant que responsable de la protection des personnes déplacées et de la coordination inter-agences au sein du HCR dans le cadre de la réforme du IASC/Humanitarian. Il a récemment commencé des recherches académiques pour son doctorat sur l’action humanitaire dans les zones de conflits armés avec un accent sur le bassin du lac Tchad et le Sahel central.

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