Le régime militaire à la tête du Burkina Faso se dit étonné des récriminations de la CEDEAO sur la situation sécuritaire dans le pays. Dimanche, la Cédéao avait dénoncé dans un communiqué, la procédure « illégale et arbitraire » des réquisitions qui ont cours de manière récurrente au Burkina Faso contre ceux qui font entendre des voix dissonantes face au régime d’Ibrahim Traoré et notamment une semaine après l’arrestation de l’ex-ministre Ablassé Ouédraogo.
La Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest exprime sa « préoccupation » concernant « l’interpellation et la détention de personnalités politique et de la société civile par les autorités de la transition ». Une préoccupation suivie d’un « appel pressant pour la libération immédiate des personnes interpellées ». En outre, la Cédéao invite le pourvoir burkinabé à prendre toutes les mesures urgentes en vue d’un « retour rapide à l’ordre constitutionnel ».
LIRE AUSSI : Burkina : adoption d’un projet de loi portant révision de la Constitution
La réponse du gouvernement burkinabè
Réagissant au communiqué de l’organisation sous-régionale ouest-africaine, le gouvernement de Transition, a indiqué que la CEDEAO semble ignorer les succès des forces burkinabè dans la lutte contre le terrorisme. Selon le régime militaire au pouvoir au Burkina Faso, la CEDEAO est déconnectée de la réalité sur le terrain. Les autorités de la transition rejettent à ce stade les allégations de l’organisation sur des prétendues dérives liberticides, notamment l’interpellation et la détention de personnalités politiques et de la société civile. Elles affirment à cet effet que les mesures prises dans le cadre de la lutte contre le terrorisme sont conformes aux dispositions légales et règlementaires du pays.
Par ailleurs, le gouvernement exprime son mécontentement quant au silence de la CEDEAO sur des questions cruciales telles que le paiement de rançons alimentant le terrorisme, les massacres et assassinats de citoyens de la CEDEAO, ainsi que le soutien de certains pays aux mouvements terroristes.
En revanche, les autorités burkinabè appellent la CEDEAO à se concentrer sur les véritables enjeux sécuritaires et humanitaires, soulignant que les priorités du Burkina Faso demeurent la restauration de son intégrité territoriale. Elles invitent à adopter une approche plus équilibrée et à respecter les choix opérés par les autorités et le peuple burkinabè dans la recherche de solutions endogènes à la situation.