Burkina Faso : le Parlement adopte une loi d’amnistie pour les auteurs du putsch de 2015

Casimir Vodjo
Lecture : 3 min
Assemblée législative de transition du Burkina Faso

L’Assemblée législative de transition du Burkina Faso a adopté lundi, une loi d’amnistie visant les auteurs du coup d’État manqué de septembre 2015. Si la mesure a reçu un large soutien des députés, elle a suscité des débats sur la réconciliation nationale et les droits des parties civiles. Le gouvernement assure que cette amnistie ne compromettra pas les indemnités dues aux victimes.

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Le projet de loi portant amnistie pour les auteurs du putsch de septembre 2015 a été adopté par l’Assemblée législative de transition du Burkina Faso le 30 décembre. Sur les 71 députés présents, 67 ont voté en faveur de la mesure, tandis que quelques-uns se sont abstenus.

Le texte de la loi prévoit une amnistie partielle pour les soldats impliqués dans le coup d’État raté des 15 et 16 septembre 2015. Ces derniers, principalement des militaires, bénéficient de cette mesure à condition de prouver leur engagement dans la lutte contre le terrorisme, un fléau qui ravage le pays depuis plusieurs années. Le gouvernement burkinabè a insisté sur le fait que cette amnistie ne s’étend pas à ceux accusés de crimes graves, notamment les instigateurs directs du putsch.

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Restaurer la stabilité du Burkina Faso

Le ministre de la Justice, Rodrigue Edasso Bayala, a rassuré les parlementaires et l’opinion publique en précisant que cette décision vise à restaurer la stabilité du pays et à encourager les ex-putschistes à se réintégrer dans les forces armées. À ce jour, plus d’une trentaine de personnes condamnées pour leur implication dans le coup d’État ont déjà purgé leurs peines et contribuent activement aux efforts militaires de reconquête du territoire.

Le putsch de 2015, dirigé par le général Gilbert Diendéré et d’autres militaires proches de l’ex-président Blaise Compaoré, a plongé le Burkina Faso dans une période de troubles, alors que le pays se préparait à des élections devant clore la transition politique après la chute de Compaoré. Les affrontements qui ont suivi ont fait une quinzaine de morts et plus de 250 blessés.

En 2019, plus de 80 personnes, dont des militaires de haut rang et des hommes politiques, ont été jugées par le Tribunal militaire. Parmi elles, Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, deux figures majeures du coup d’État, ont été condamnés respectivement à 20 et 10 ans de prison ferme. Diendéré reste incarcéré, tandis que Bassolé vit en exil en France.

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Les autorités burkinabè ont affirmé que la loi d’amnistie ne portera pas atteinte aux droits des parties civiles, notamment les indemnisations dues aux victimes des événements de 2015. Le montant des compensations, évalué à 947 millions de FCFA (environ 1,5 million de dollars), sera maintenu, et des mesures ont été prises pour assurer leur distribution.

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