Burkina Faso : les journalistes Guézouma Sanogo et Boukari Ouoba « arrêtés » à Ouagadougou

Paul Danongbe
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Deux journalistes burkinabè, Guézouma Sanogo et Boukari Ouoba, ont été enlevés ce matin, lundi 24 mars 2025, à Ouagadougou, rapporte RFI. Guézouma Sanogo, président, et Boukari Ouoba, vice-président de l’Association des journalistes du Burkina Faso (AJB), ont été interpellés sans mandat par des hommes en civil se présentant comme des agents des renseignements burkinabè.

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Guézouma Sanogo et Boukari Ouoba enlevés à Ouagadougou. Après leur arrestation qui visiblement a tout l’air d’un enlèvement, les deux journalistes ont été emmenés vers une destination inconnue, rapporte RFI. Alors que des disparitions de figures critiques du pouvoir du président Ibrahim Traoré se multiplient, cette arrestation vient davantage amplifier les dénonciations.

La semaine dernière, plusieurs membres du mouvement politique SENS ont également été enlevés, portant à au moins sept le nombre de personnes disparues en une semaine. Ces individus étaient perçus comme des voix dissidentes des autorités burkinabè.

Les journalistes ont été enlevés au Centre national de presse Norbert Zongo, un lieu emblématique pour les médias au Burkina Faso. Quelques jours avant son enlèvement, Guézouma Sanogo avait exprimé sur Facebook ses préoccupations concernant la liberté d’expression, soulignant que le pays faisait face à des atteintes sans précédent à la presse depuis le putsch du capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022. Il avait notamment dénoncé la « totalement mainmise » de la junte au pouvoir sur les médias publics, RTB et AIB, qui, selon lui, sont devenus des outils de propagande.

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Des arrestations ciblées et un climat tendu

Cette nouvelle vague d’enlèvements s’inscrit dans un climat politique de plus en plus tendu au Burkina Faso. La semaine dernière, le mouvement SENS a également été victime d’arrestations ciblées. D’abord, son secrétaire national, Idrissa Barry, a été arrêté par des hommes en civil se présentant comme des gendarmes. Puis, ce week-end, quatre autres membres du mouvement ont été enlevés, sans qu’aucune raison officielle ne soit avancée. Selon un communiqué de SENS, ces arrestations ont eu lieu après la dénonciation de massacres de Peuls à Solenzo, dans l’ouest du pays, des exactions attribuées à l’armée burkinabè et aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).

Ces disparitions et arrestations ciblées montrent l’intensification de la répression des voix critiques au Burkina Faso, notamment celles de journalistes et de militants politiques. Le climat de liberté d’expression dans le pays reste particulièrement préoccupant avec de vives critiques contre le pouvoir d’Ibrahim Traoré.

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