Burkina Faso : l’homosexualité criminalisée par une nouvelle loi votée à l’unanimité

Casimir Vodjo
2 min
Ibrahim Traoré, Président de la transition au Niger. @Médias locaux.

L’Assemblée législative de transition a adopté, lundi 1er septembre, un texte réprimant les pratiques homosexuelles par des peines allant jusqu’à cinq ans de prison. La loi, qui durcit également les conditions d’accès à la nationalité burkinabè, doit encore être promulguée par le capitaine Ibrahim Traoré.

Ad imageAd image

Burkina Faso : une loi durcit l’accès à la nationalité et punit l’homosexualité

Le Burkina Faso s’aligne désormais sur la trentaine de pays africains qui criminalisent l’homosexualité. Adoptée à l’unanimité par les 71 membres de l’Assemblée législative de transition (ALT), la nouvelle loi prévoit « une peine d’emprisonnement qui va de deux à cinq ans et des peines d’amende » pour les personnes reconnues coupables de pratiques homosexuelles, a précisé le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala. Les ressortissants étrangers, eux, s’exposent à une expulsion du territoire.

Jusqu’ici, aucune loi nationale ne sanctionnait directement les relations entre personnes du même sexe, bien que la Constitution n’autorise que le mariage entre un homme et une femme.

Lire aussi :  Le Ghana renforce sa stratégie de lutte contre le blanchiment d'argent

Cette évolution s’inscrit dans le contexte politique particulier du Burkina Faso, dirigé depuis septembre 2022 par le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’État. Âgé de 37 ans, il conduit depuis une politique souverainiste et critique vis-à-vis des « valeurs » occidentales, et se rapproche de nouveaux alliés comme la Russie ou l’Iran. Déjà, en août 2023, le Conseil supérieur de la communication avait interdit la diffusion de chaînes « faisant la promotion de l’homosexualité ».

Une reforme du code des personnes et des familles

La loi adoptée réforme également le Code des personnes et des familles. Les conditions d’octroi de la nationalité burkinabè par mariage sont durcies. Il faudra désormais attendre entre cinq et sept ans pour l’obtenir. Par ailleurs, les mariages religieux et coutumiers bénéficient désormais d’une reconnaissance légale. En attendant sa promulgation par le capitaine Traoré, ce nouveau code place le Burkina Faso au cœur du débat sur les droits humains.

Tags :
Partager cet articles
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *