Burkina Faso : une ONG internationale accusée d’espionnage, 07 personnes arrêtées

Casimir Vodjo
3 min
Mahamadou SANA, ministre de la sécurité au Burkina Faso

Les autorités burkinabè ont annoncé ce mardi l’arrestation de sept personnes, dont des ressortissants étrangers, accusées d’espionnage au profit de l’ONG International NGO Safety Organisation (INSO). L’organisation, basée à La Haye, aurait mené des activités de collecte d’informations sensibles sur les Forces de défense et de sécurité.

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Le Burkina accuse une ONG étrangère d’activités d’espionnage

Lors d’une conférence de presse ce mardi 07 octobre, le ministre burkinabè de la Sécurité, Mahamadou Sana, a révélé  la mise au jour d’un réseau présumé d’espionnage actif au Burkina Faso sous le couvert d’une mission humanitaire. Selon les informations rendues publiques, sept personnes, parmi lesquelles des ressortissants français, tchèque et malien, ont été interpellées pour « collecte d’informations sensibles » portant sur les Forces de défense et de sécurité (FDS).

Les individus arrêtés travaillaient pour l’ONG International NGO Safety Organisation (INSO), installée dans le pays depuis 2019 et censée appuyer les organisations humanitaires en matière de sécurité. Mais les services de renseignement burkinabè affirment avoir découvert que l’organisation aurait mené, sous ce prétexte, une vaste opération de collecte de données liées aux activités sécuritaires, politiques et administratives du pays.

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Une organisation structurée en trois niveaux

D’après le ministre Mahamadou Sana, l’enquête a été ouverte à la suite d’une dénonciation citoyenne. Les investigations ont révélé une organisation structurée en trois niveaux : d’anciens membres des FDS jouant le rôle de conseillers, des agents de terrain chargés de collecter les informations, et des relais communautaires répartis dans plusieurs régions du pays. Ces derniers auraient reçu des paiements en contrepartie de leurs rapports.

Les autorités soutiennent qu’INSO aurait notamment recueilli des informations sur les déplacements des convois militaires, les zones d’opérations et les incidents liés aux engins explosifs improvisés. Le directeur pays d’INSO, le Français Jean-Christophe Emile Pegon, aurait reconnu avoir demandé la collecte de certaines données, sans en préciser la finalité. Malgré la suspension officielle de l’organisation depuis le 31 juillet 2025, certaines de ses activités se seraient poursuivies clandestinement.

Parmi les mis en cause figurent également Aminata Marianne Guissé, directrice adjointe franco-sénégalaise, Thomas Muzik, ressortissant tchèque et directeur général adjoint, ainsi que plusieurs collaborateurs burkinabè et un citoyen malien.

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Les sept suspects seront présentés devant le procureur du Faso pour répondre des chefs d’accusation d’espionnage et de trahison, conformément à l’article 311-4 du code pénal burkinabè. Le gouvernement, de son côté, promet de renforcer la vigilance autour des activités des ONG étrangères opérant sur le territoire national.

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