Burundi : le président Evariste Ndayishimiye appelle à “lapider” les homosexuels

Paul Danongbe
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Evariste Ndayishimiye est vent debout contre l’homosexualité dans son pays. Ce vendredi, le président burundais s’est livré à une violente diatribe contre les personnes de ce genre sexuel. Pour lui, le mariage homosexuel est une «pratique abominable», et les couples gays sont à «lapider» car ils ont «choisi le diable» et attirent la «malédiction» divine.

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A la tête de ce pays de l’Afrique des Grands Lacs chrétien et conservateur, où les relations entre personnes de même sexe sont par ailleurs, sanctionnées de peines allant jusqu’à 2 ans de prison, Evariste Ndayishimiye évoque la bible pour illustrer ses propos.  « Je vous dis la vérité, si vous voulez attirer la malédiction sur un pays, il faut laisser les gens de même sexe se marier. Vous vous souvenez de ce qui est arrivé à Sodome et Gomorrhe? Dieu en est arrivé alors à dire: «Je regrette d’avoir créé l’homme », a-t-il ajouté.


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Les pays occidentaux pris à parti

Dans sa réaction, le président burundais montre sans complaisance et déclare sans langue de bois l’intolérance qu’il ressent vis-à-vis de l’homosexualité. « Personnellement, je pense que si on voit ce genre d’individus au Burundi, on devrait les mettre dans un stade et les lapider avec des pierres. Et ce ne serait pas un péché pour ceux qui le feront! » a estimé Evariste Ndayishimiye, qui pour rappel, avait déjà appelé au cours de cette année, ses compatriotes à «bannir» les homosexuels et à les «traiter en parias».

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Il s’en est également pris aux pays occidentaux, qui affichent régulièrement leur opposition aux violations des droits de la communauté LGBTQ+. « Vous avez dit que les pays occidentaux tentent de forcer les petits pays pour qu’ils adoptent cette pratique, et qu’ils ne recevront aucune aide s’ils ne s’y conforment pas. Qu’ils gardent leur aide, qu’ils la gardent! » a lancé le président burundais. « Celui qui a choisi le diable, qu’il aille vivre dans ces pays. D’ailleurs, je crois que ceux qui s’exilent dans ces pays y vont pour adopter ces pratiques (…) Qu’ils ne reviennent plus », a-t-il également fustigé.


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La posture des évêques africains

Si ces déclarations du président burundais alimentent la polémique, il faut dire cependant qu’elles interviennent quelques jours après la déclaration doctrinale le 18 décembre dernier, donnée par le Pape François qui a invité l’Eglise Catholique à bénir les couples homosexuels.

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Laquelle déclaration a par ailleurs, fait réagir le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), dans un un message, a exigé que « la question soit davantage approfondie et examinée au niveau de chaque continent, avant de sortir une voix qui serait une voix commune de toute l’Église d’Afrique ». Le Burundi, avec la déclaration de son président affiche déjà sa position, sans pour autant attendre l’examen approfondi que le Symposium demande. A cette allure, quelle va être la posture des autres pays d’Afrique ?

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