Le meeting de l’opposant camerounais Maurice Kamto, tenu le 31 mai sur la place de la République à Paris, a suscité de vives réactions du côté du pouvoir de Yaoundé. Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), candidat déclaré à la présidentielle prévue en octobre prochain, a été la cible de plusieurs ministres du gouvernement et cadres du parti au pouvoir.
Critiques du pouvoir après le meeting de Maurice Kamto à Paris. L’une des réactions les plus relayées est celle de Grégoire Owona, ministre du Travail et de la Sécurité sociale et secrétaire général adjoint du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti présidentiel. Sur les réseaux sociaux, il a qualifié la mobilisation autour de ce meeting de « minable », ironisant ainsi sur une organisation qui, selon lui, promettait des « millions de participants » mais n’en aurait attiré que « moins de 5 000 ».
Le ministre s’est également moqué d’une promesse formulée par Maurice Kamto lors de son discours, celle de protéger le président Paul Biya et sa famille en cas d’alternance politique. « De quelle protection ont-ils besoin ? Sont-ils ou seront-ils en danger ? » a-t-il interrogé, rejoint par Jean de Dieu Momo, ministre délégué auprès du ministre de la Justice, qui a jugé cette déclaration « puérile et ridicule ».
Un débat sur les conditions de l’opposition
Si ces attaques ont été largement diffusées dans les cercles proches du pouvoir, d’autres voix ont pris la défense de l’opposant. Plusieurs soutiens ont rappelé les difficultés rencontrées par les partis d’opposition au Cameroun pour organiser librement des rassemblements publics. Les meetings politiques, en particulier ceux de l’opposition, sont régulièrement interdits, rendant quasi impossible une mobilisation d’envergure sur le territoire national.
Maurice Kamto, qui continue de structurer sa campagne à l’international, espère incarner par ailleurs l’alternative lors du prochain scrutin présidentiel, dans un contexte politique marqué par une forte polarisation.