À 92 ans, le président camerounais Paul Biya a annoncé sa candidature pour l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, malgré les vents de dissidence.
Le suspense n’aura pas duré. Dimanche 13 juillet, sur son compte X (anciennement Twitter), Paul Biya a officialisé sa candidature à la présidentielle camerounaise prévue dans moins de trois mois. « Soyez assurés que ma détermination à vous servir est à la mesure de l’acuité des défis auxquels nous sommes confrontés », a écrit l’homme fort de Yaoundé, au pouvoir depuis 1982, dans un communiqué. Avec cette déclaration, le chef de l’État brigue un huitième mandat à la tête du Cameroun.
Cette annonce intervient alors que le camp présidentiel connaît des turbulences notables. Fin juin, Issa Tchiroma Bakary, jusque-là ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, a claqué la porte du gouvernement avant d’annoncer sa candidature sous les couleurs de son propre parti, le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC). Un autre poids lourd, Maïgari Bello Bouba, ministre d’État et ancien Premier ministre, a également déclaré sa candidature.
Face à ces dissensions, le pouvoir semble s’organiser. Début juillet, Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, a convoqué élus et ministres des dix régions du pays pour des concertations internes. Une manière pour le régime de tenter de resserrer les rangs à l’approche d’une échéance électorale qui s’annonce plus ouverte que jamais.
Côté opposition, plusieurs figures ont déjà manifesté leur volonté d’en découdre dans les urnes. Maurice Kamto, arrivé deuxième lors du scrutin contesté de 2018, et Cabral Libii, jeune leader dynamique, ont d’ores et déjà déposé leurs ambitions. Les dépôts de candidature restent ouverts jusqu’au 21 juillet, selon les autorités.