CEA, la nouvelle plateforme d’investissements en ligne qui inquiète au Bénin

Loan Tamin
4 min

Au Bénin, une plateforme d’investissement en ligne intitulée Campbell Ewald Agency (CEA) a déclenché de la détresse dans le rang des utilisateurs qui ont du mal à accéder à leurs comptes. La plateforme qui rappelle le scénario ICC en 2010 est en arret et suscité des inquiétudes au sein des populations.

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Bénin : la plateforme CEA en panne, les investisseurs craignent une nouvelle arnaque comme ICC-Services

Le cauchemar ICC-services est-il revenu au Bénin sous une autre forme ? Depuis quelques jours, l’activité de la plateforme CEA, très prisée par une partie de la jeunesse connectée au Bénin, est totalement à l’arrêt. Les utilisateurs, incapables d’accéder à leurs comptes, s’interrogent sur le sort de leurs investissements. Une situation qui ravive en effet, les inquiétudes liées aux nombreuses arnaques financières qui ont marqué le pays ces dernières années.

Lancée il y a environ six mois, CEA se présentait comme un système de “publicité rémunérée”, rapporte un utilisateur anonyme interrogé par Africaho. Les membres étaient invités à visionner quotidiennement des vidéos en échange de gains calculés en fonction d’un dépôt initial appelé “caution”. L’inscription donnait accès à différents paliers d’activités, censés garantir des revenus mensuels plus ou moins importants selon le niveau choisi.

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Pour rassurer les nouveaux entrants, les promoteurs affirmaient que CEA était la branche locale d’une agence de communication américaine créée en 1911, la Campbell Ewald Agency. Une simple recherche permet effectivement de retrouver cette entreprise, bien réelle et basée aux États-Unis. Toutefois, aucun lien officiel n’existe entre elle et la plateforme active au Bénin.

Campbell Ewald Agency, un modèle qui s’apparente à un système pyramidal

Derrière cette façade se dessine un schéma financier classique : les rémunérations promises aux membres dépendraient essentiellement des mises payées par les nouveaux inscrits. Le parrainage constituait aussi une condition importante pour augmenter ses gains et maintenir la dynamique du groupe. Tant que de nouveaux participants affluaient, les premiers membres recevaient leurs paiements, renforçant la confiance dans le modèle.

Mais comme dans tout système pyramidal, l’équilibre est fragile. Dès que les inscriptions ralentissent ou que les demandes de retrait augmentent, la chaîne se bloque. L’absence de communication des promoteurs, combinée à l’inaccessibilité actuelle de la plateforme, laisse penser que CEA traverse cette zone de rupture.

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Les montants engagés par les internautes sont très différents : certains ont misé 10 000 francs CFA quand d’autres ont investi des centaines de milliers de francs. Une étudiante explique avoir souscrit récemment sans avoir touché le moindre gain. À l’inverse, quelques utilisateurs affirment avoir “amorti” leur mise avant la suspension des activités. Ce contraste est typique des plateformes à fonctionnement pyramidal, où seuls les premiers entrants parviennent à récupérer leur investissement.

Un air de déjà-vu au Bénin ?

Cette affaire rappelle plusieurs précédents qui ont profondément marqué l’opinion publique. Cameo Shell, en 2023, avait causé un préjudice estimé à plus de trois milliards de francs CFA, entraînant la condamnation de trois personnes par la CRIET. Plus loin encore, l’affaire ICC Services, en 2010, avait laissé des centaines de milliers de victimes et un déficit gigantesque dépassant les 200 milliards de francs CFA.

Dans chaque cas, les mécanismes reposaient sur la même logique : attirer un grand nombre de participants avec des promesses de gains rapides, alimenter les paiements grâce aux nouveaux souscripteurs, puis s’effondrer lorsque la base d’adhérents se tarit.

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