CEDEAO: focus sur les stratégies des Chefs d’Etat-major pour une éventuelle intervention militaire au Niger

Paul Danongbe
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Les chefs d'état-major de la Cédéao, à l'exception du Mali, du Burkina Faso, du Tchad, de la Guinée et du Niger, posent pour une photo de groupe lors de leur réunion extraordinaire à Abuja, au Nigeria, le vendredi 4 août 2023, pour discuter la situation au Niger. AP - Chinedu Asadu

Les chefs d’état-major de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont conclu vendredi 4 août 2023, une réunion historique à Abuja, définissant les détails d’une possible intervention militaire au Niger.

 

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A l’issue des travaux qui ont duré trois jours à Abuja, les chefs d’état-major de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont défini les contours d’une « éventuelle intervention militaire » contre les putschistes au pouvoir depuis plus d’une semaine au Niger. Ils ont achevé leurs travaux vendredi 4 août dans l’après-midi dans la capitale fédérale du Nigeria. La planification est terminée et la force qui va être engagée va disposer d’un mandat robuste.

En effet, dans un contexte de crise politique et de renversement du président Mohamed Bazoum par la junte, les Chefs d’Etat-major, à quelques heures de la fin de l’ultimatum donné par la Cédéao ont décidé de prendre des mesures significatives dans la perspective de restaurer la stabilité et l’ordre constitutionnel au Niger.

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La grande confidentialité sur les plans et stratégies retenues

Au cours de cette réunion qui a retenu l’attention de nombreux observateurs sur le continent comme dans le monde, les dirigeants militaires ont minutieusement élaboré les plans et les stratégies en cas d’intervention, incluant les ressources nécessaires et les étapes concrètes du déploiement. Dans un point de presse à l’issue des travaux, Abdel-Fatau Musah, commissaire de la Cédéao chargé des Affaires politiques et de la Sécurité, a souligné que cette rencontre a permis de poser les bases d’une réponse coordonnée et efficace face à la crise.

Selon ses propos, les détails de l’intervention, y compris le moment et l’emplacement, seront gardés confidentiels. D’après lui, cette démarche vise à empêcher toute contre-mesure ou obstacle préalable et assure que la Cédéao maintient l’initiative dans cette situation critique.

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Ce qui est demandé à chaque Chef d’Etat-major

Si pour des raisons d’efficacité, les Chefs d’Etat-major de la Cédéao veulent garder les détails de cette intervention militaire sous le sceau de la confidentialité, chacun d’eux a cependant, des préliminaires à conduire dans son pays. En effet, Africaho apprend de bonnes sources que c’est le Nigeria qui va prendre le rôle de leader de l’opération avec le plus important dispositif. RFI apprend par ailleurs que le dispositif prévoit de passer par terre, air et mer. Quant aux autres pays contributeurs, il y aurait la Côte d’Ivoire, le Bénin, avec une promesse du Sénégal. Peut-être que la liste n’est pas encore close.

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Déjà de retour d’Abuja dans chacun de leur pays, chaque chef d’état-major présentera ce samedi 5 août, le plan d’intervention au président de la République de son pays. La force est prête et interviendra seulement sur ordre des chefs d’État de la communauté. La fin de l’ultimatum fixé par la Cédéao aux putschistes nigériens est fixé à dimanche.

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