À l’occasion de la célébration de Pâques, Africaho est allé à la rencontre de plusieurs responsables et fidèles d’églises chrétiennes, pour recueillir leurs regards croisés sur la portée spirituelle de cet événement clé du calendrier chrétien. Pour ces derniers, la Pâques, au-delà de la simple commémoration de la résurrection de Jésus-Christ, incarne des valeurs essentielles qui renforcent la foi chrétienne : le sacrifice divin, la rédemption de l’humanité et l’espérance en la vie éternelle.
La Pâques n’est pas une fête ordinaire pour les chrétiens. Elle symbolise la victoire du Christ sur la mort, la promesse de la résurrection et l’espérance du salut éternel. Pour l’apôtre Éloge Akplo, pasteur principal du Ministère Tabernacle de la Vie Divine, cette célébration ne doit pas être réduite à un simple rituel festif. « La Pâques est une fête profondément spirituelle, affirme-t-il. Lorsque ce moment arrive, chaque enfant de Dieu doit entrer dans un moment de recueillement, examiner sa vie pour voir si elle est en parfaite harmonie avec la parole de Dieu. »
Contacté par Africaho, un responsable de l’église évangélique à Cotonou qui préfère garder l’anonymat, précise que « la fête de la Pâques, c’est pour tous les chrétiens, ce n’est pas uniquement catholique ». Selon lui, cette fête s’inscrit dans une double dimension : historique et contemporaine. Il explique longuement que l’origine de la Pâque remonte à la sortie d’Égypte du peuple d’Israël, lorsque Dieu, à travers Moïse, a ordonné aux Hébreux d’immoler un agneau et de marquer leurs portes avec son sang pour être épargnés par l’ange de la mort. « Ce sang versé a permis à Israël d’être libéré de l’esclavage. C’est un acte fondateur que Dieu a voulu commémorer de génération en génération », raconte-t-il.
»On ne peut pas parler de la mort de Jésus-Christ sans parler de sa résurrection… »
Mais cette histoire va bien au-delà d’un souvenir collectif : elle préfigure, selon lui, l’avènement de Jésus-Christ, présenté comme l’« agneau immolé pour le monde entier ». Il poursuit : « Dieu a sacrifié non plus un animal, mais un homme : Jésus-Christ. Son sang versé sur la croix n’est plus réservé aux enfants d’Israël, mais à tous les peuples de la terre, pour leur accorder la vie éternelle. »
Le message de Pâques, insiste le responsable évangélique, est donc universel. Il interpelle chaque chrétien, quelle que soit sa confession, à reconnaître le sacrifice du Christ et à célébrer sa résurrection, cœur de la foi chrétienne. « On ne peut pas parler de la mort de Jésus-Christ sans parler de sa résurrection. L’élément central de la Pâque, c’est justement cette résurrection qui atteste que Jésus a vaincu la mort », martèle-t-il. Il ajoute que la sainte cène, appelée communion chez les catholiques, reste un moment fort de cette célébration, qui symbolise l’unité des croyants autour du corps et du sang du Christ.
« La Pâques, une invitation à témoigner de sa foi… »
À Cotonou, qu’ils soient catholiques ou évangéliques, les fidèles reconnaissent unanimement que la célébration de la Pâques va bien au-delà des simples rites religieux : elle touche le cœur même de leur foi.
Brigitte Hidjo, fidèle de l’église évangélique, revient sur la symbolique biblique de la fête : « La Pâque dans l’Ancien Testament traduit la commémoration de la première alliance du sang que Dieu avait faite avec les Israélites afin de les épargner de l’esprit de mort qui avait frappé les premiers-nés d’Égypte. Dans le Nouveau Testament, c’est la dernière alliance que Dieu a faite avec le monde entier, avec le sang de son fils unique, Jésus-Christ, afin de nous épargner de la mort éternelle qui est l’enfer », explique-t-elle.
Pour cette fidèle, la Pâques est bien plus qu’un souvenir : elle est une invitation à témoigner de sa foi. « Tout comme la célébration du nouvel an, la Pâque est, pour tous les chrétiens, une fête qui nous rappelle l’importance et le but du sacrifice de Jésus-Christ à la croix pour nous tous. Le simple fait de se remémorer ce sacrifice nous encourage à annoncer l’Évangile. C’est-à-dire, parler de Jésus-Christ au monde entier, les amener à croire qu’il est le Fils de Dieu, envoyé par amour et par compassion afin de nous libérer du joug de la condamnation », insiste-t-elle.
« La naissance est commune, mais la résurrection est unique »
Du côté de l’église catholique, la Pâques est célébrée avec une solennité toute particulière. Pour Donatien Vodjo, fidèle catholique, cette fête occupe une place centrale dans la foi chrétienne : « La Pâques, c’est la commémoration de la résurrection du Christ. C’est la plus grande fête catholique, la fête du plus grand mystère de l’Église. Car s’il n’y avait pas eu de résurrection, l’Église n’aurait pas de raison d’être », affirme-t-il.
Il précise que toute la foi chrétienne repose sur ce mystère de la résurrection, qui fait de Jésus-Christ un être unique : « La naissance est commune à tous les hommes, mais la résurrection est un événement singulier. C’est uniquement le Christ qui a accompli ce miracle : il est mort, il est descendu aux enfers, et il est ressuscité le troisième jour. Cela signifie qu’il a vaincu la mort. Et si lui a vaincu la mort, nous avons aussi l’assurance que nous aussi, à sa suite, nous ressusciterons. C’est cette espérance du salut qui donne tout son sens à notre foi », poursuit-il.
Pour ce chrétien fervent, la fête pascale n’est donc pas une simple tradition religieuse : « Pâques, c’est le cœur battant de notre foi. C’est une joie profonde, une lumière qui traverse nos ténèbres. C’est le moment où Dieu nous rappelle qu’il a tout donné pour nous, par amour, et qu’aucune épreuve sur terre ne peut être plus forte que la vie qu’il promet », conclut-il avec ferveur.