Classement Africaho : Top 10 des personnalités ayant marqué l’actualité politique en 2024

Africaho
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Classement Top 10 personnalités ayant marqué la scène politique au Bénin.

Très actifs sur la scène politique en 2024, chacun d’eux a considérablement enrichi à sa manière, le débat sur divers sujets d’intérêt national pour le Bénin. De la majorité présidentielle à l’opposition, passant par les prises de positions à connotation centriste, Africaho propose un maillage équilibré sur les contributions qui ont fait bouger les lignes durant toute l’année. Le Bénin politique de 2024 en dix portraits.

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1- Patrice Talon

Patrice Talon, Président de la République du Bénin.

Arrivé au pouvoir en 2016 après un marathon judiciaire qui l’a opposé à Boni Yayi, son « ami des grands combats », Patrice Talon déploie et implémente de main de fer dans les 77 communes du Bénin, les actions inscrites dans les PAG 2016 et 2021. Comme à chaque année – et tel que recommandé par la Constitution – il a encore procédé cette année 2024, au bilan de sa gouvernance. De la réalisation des infrastructures à la mise en place de réformes politiques courageuses, passant par la dynamisation de l’économie, le Chef de l’Etat béninois maintient le cap de la transformation progressive du Bénin. Dans un climat assez mouvementé depuis les législatives de janvier 2023 avec l’entrée au parlement des 28 députés du parti Les Démocrates, l’homme au pseudo « compétiteur né » fait face à la controverse et déroule son programme.

Outre les grandes réalisations au cours de l’année, le locataire du Palais de la Marina a particulièrement fait l’actualité cette année en se séparant de bon nombre de ses proches collaborateurs. D’Aurélien Agbénonci, ancien ministre des affaires étrangères à Séverin Quenum, l’ex-ministre de la Justice, Garde des sceaux passant par Johannes Dagnon, conseiller spécial, le Chef de l’Etat a opéré une purge qui a surpris plus d’un.

Par ailleurs, sa décision instituée par les décrets numérotés 2024-006 et 2024-007 et émis le 9 janvier 2024, portant nomination d’un collège de ministres conseillers a suscité une vague de réaction au sein de la classe politique. Et la nomination intervenue le 11 décembre dernier, de 12 personnalités en Conseil des ministres déclenché une vague de réactions. Si certains y voient une nomination de remerciement de ses proches, le gouvernement se défend de vouloir renforcer l’efficacité de l’action gouvernementale.

En un mot, on reconnaîtra au président Talon, l’audace de ses choix et la froideur de ses décisions, à l’image du dernier paragraphe de son discours sur l’état de la Nation, prononcé le vendredi 20 décembre devant les députés au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo. « Aucune supplication, aucun râlement, aucune menace ne nous fera reculer… Aucun compromis politique préjudiciable à notre développement ne sera concédé », a-t-il lancé, en référence aux demandes de l’opposition en prélude aux élections générales de 2026.

À moins de deux ans de son second et dernier mandat, tel que stipulé par la constitution béninoise, Patrice Talon à travers son dernier discours sur l’état de la nation donne les signes forts de tenir sereinement encore les manettes. Ses adversaires politiques devront s’accommoder à son activisme dans les consultations de 2026 qui devront consacrer la fin de son mandat.

2 – Boni Yayi

Boni Yayi, Président du parti Les Démocrates.

Ancien président de la République entre 2006 et 2016, Boni Yayi reste une figure incontournable du landerneau politique des deux dernières décennies au Bénin. En 2024, le successeur de Mathieu Kérékou, qui en réalité, n’a jamais quitté la sphère politique, s’est distingué par son retour triomphal à la tête du parti Les Démocrates en janvier 2024 lors du premier congrès du parti d’opposition à Parakou. De président d’honneur, il reprend le flambeau des Démocrates et devient en vertu des dispositions légales, le chef de file de l’opposition.

Ce retour devant la scène politique d’un ancien président, dont les scandales ayant marqué ses deux mandats sont encore vifs dans des esprits, a reconfiguré l’échiquier politique béninois. Dans la foulée, le natif de Tchaourou a été reçu en audience au Palais par Patrice Talon, son « ami des grands combats », devenu son principal adversaire politique vers la fin de mandat, et ensuite son successeur en 2016. Une rencontre qui a d’ailleurs consacré un dégel des tensions entre les deux personnalités après les événements malheureux de 2019 et 2021.

Si Boni Yayi assure n’avoir pas de nouvelles ambitions politiques, il est certain que la foule qu’il draine à chaque descente sur le terrain donne de l’insomnie à ses détracteurs et aux soutiens de la majorité présidentielle. À cette date, l’ancien dirigeant – quoiqu’on dise – reste très populaire dans plusieurs localités du Bénin.

Médiation dans la crise Bénin – Niger

Si Boni Yayi reste opposant au régime de Patrice Talon, c’est avec son manteau d’ancien président qu’il s’est rendu à Niamey, avec Nicéphore Dieudonné Soglo, l’autre ancien président, pour tenter une médiation dans la crise qui sévit entre le Bénin et le Niger. En effet, Niamey reprochait à Cotonou de soutenir une opération militaire planifiée par la CEDEAO avec le soutien de la France pour réinstaller Mohamed Bazoum au pouvoir.

Avec leur médiation auprès des autorités nigériennes dirigées par le général Abdourahamane Tiani, le dialogue a été renoué avec la réexportation du pétrole nigérien via la plateforme de Sémè-Podji et le retour de l’ambassadeur béninois à Niamey. Bien que la frontière entre les deux voisins reste fermée, mais avec un espoir de réouverture imminente, Boni Yayi et Nicéphore Dieudonné Soglo ont permis d’éviter une crise aiguë entre deux pays frères. Par son charisme et son ancrage moral, encore profonds dans l’esprit de nombreux Béninois, Boni Yayi semble bien avoir encore son mot à dire lors des prochaines élections générales de 2026 au Bénin.

3 – Abdoulaye Bio Tchané

Abdoulaye Bio Tchané, Président du Bloc Républicain.

 

Candidat malheureux à la présidentielle de 2016, Abdoulaye Bio Tchané reste une pièce centrale de la gouvernance du régime de la rupture et de la refondation de Patrice Talon. Actuellement Ministre d’État chargé de la Planification, du Développement et de la Coordination de l’Action gouvernementale, ce natif de Djougou joue un rôle clé dans la mise en œuvre des réformes politiques, économiques et institutionnelles majeures initiées sous l’impulsion du Président Patrice Talon.

Discret et très efficace, l’ancien président de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) occupe également la présidence du Bloc Républicain (BR), l’un des grands partis de la mouvance présidentielle. Cette formation politique, représentée par l’emblématique cheval blanc cabré, est le fruit de la fusion de plus de 70 formations politiques. Sous sa direction, le BR s’est imposé comme une force politique considérable dans le paysage politique béninois, disposant des députés à l’Assemblée nationale, des ministres au gouvernement et des ministres conseillers à la présidence de la République.

Ancien candidat à la présidentielle, «ABT» se distingue par son leadership exemplaire et sa capacité à agir dans l’ombre pour impulser des actions stratégiques au service du développement national. Sous Patrice Talon, il est quasiment au centre de toutes les actions de développement.

Bien qu’il ait été moins visible sur le devant de la scène ces derniers mois, son influence reste indéniable. Technocrate aguerri, discret et déterminé, Abdoulaye Bio Tchané demeure une figure de premier plan dans la sphère politique béninoise.

4 – Joseph Djogbénou

Joseph Djogbénou, Président de l’UP le Renouveau.

Du syndicalisme à la politique, Joseph Djogbénou est devenu au fil des années, une figure politique béninoise de premier plan. Ancien député, ministre de la Justice, Garde des Sceaux et récemment président de la Cour Constitutionnelle, il dirige depuis juillet 2022, l’Union Progressiste (UP), devenue Union Progressiste le Renouveau (UPR) à la suite de la fusion avec le Parti du Renouveau Démocratique (PRD) de Me Adrien Houngbédji en août de la même année.

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Plus de deux ans à la tête de cette formation politique – la plus grande du Bénin –  le natif d’Abomey, reste l’une des personnalités les plus influentes du pays en raison de son poste de président de l’UPR et de sa « proximité séculaire » avec le Chef de l’Etat, Patrice Talon.

En effet, en 2024, l’universitaire qui s’était particulièrement illustré lors des “mercredis rouges” sous le régime de Boni Yayi, a fait parler de lui en juin dernier, durant la tournée gouvernementale de reddition de compte. Face aux populations d’un arrondissement de Cotonou, l’acteur politique, seul élu sur la liste de son parti lors des élections législatives de janvier 2023, et ce, dans la 16ème circonscription électorale, a développé un argumentaire hors du commun pour justifier la cherté du maïs, très déplorée à l’époque par les populations.

Le président de l’UP le Renouveau a imputé la flambée du prix de cette céréale sur le marché national aux poulets. Il avait notamment adressé une question aux populations : « que mangent les poulets ? ». À l’assistance de répondre : « du maïs ». Alors, Joseph Djogbénou conclut que c’est l’une des raisons qui justifient la cherté de cette denrée de première consommation. Très vite sur les réseaux sociaux, ces propos ont suscité de nombreux commentaires. Pour beaucoup, l’avocat inscrit au barreau de Cotonou manque sans doute d’objectivité, en justifiant ainsi, sans pour autant convaincre son auditoire.

Un potentiel candidat à la succession de Patrice Talon !

À 55 ans, Joseph Djogbénou n’a peut-être pas dit son dernier mot sur l’échiquier politique national. S’il a déjà occupé d’importants postes électifs et nominatifs, le professeur de droit peut aussi viser le graal. S’il ne s’est pas encore officiellement prononcé sur son éventuelle candidature à la présidentielle 2026, des observateurs avisés du landerneau politique le qualifient de présidentiable.

Avec son étiquette de chef du plus grand parti politique du Bénin et membre du premier cercle restreint de Patrice Talon, celui qui a dirigé la Cour constitutionnelle de 2018 en 2022 pourrait être choisi pour porter les couleurs de l’Union Progressiste Le Renouveau à cette élection cruciale pour le Bénin. D’autres figures non moins négligeables au sein du parti pourraient toutefois lui être préférées.

5 – Eric Houndété

Eric Houndété, 1er Vice-président du parti Les Démocrates

Autrefois président du principal parti de l’opposition béninoise, Les Démocrates (LD), Eric Houndété s’est rapidement distingué par son engagement en faveur des droits humains et de la démocratie depuis l’arrivée de Patrice Talon au pouvoir. Principal artisan de l’ancrage du parti dans les différentes communes du Bénin, il a considérablement contribué à enraciner cette formation politique dans le cœur de ces Béninois qui ne partagent pas la gouvernance de Patrice Talon.

Chef de fil de l’opposition après les législatives de 2023 en succession à Paul Hounkpè, Secrétaire exécutif national de la Force Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE), il s’est opposé vigoureusement à plusieurs mesures mises en place par le gouvernement de Patrice Talon avant de passer la présidence du parti à Boni Yayi jusque là, président d’honneur du parti. Outre sa ferme position sur la gouvernance actuelle, Eric Houndété incarne une opposition qui ne se contente pas de critiquer, mais qui engage également des luttes institutionnelles pour défendre les acquis démocratiques et la pluralité des partis politiques.

L’actuel parlementaire parvient à consolider son image de leader politique, non seulement au sein du parti Les Démocrates ( LD), mais également au sein de l’ensemble de l’opposition béninoise. Ses prises de position, ses discours et ses actions contre certaines réformes gouvernementales le placent comme un adversaire central du régime Talon.

Si l’on considère son parcours depuis 2016 jusqu’en 2024, il est clair que le Vice-président du parti Les Démocrates fait partie des personnalités politiques dont la carrière est encore devant. D’abord, il est au cœur du sujet relatif à la demande de l’Audit du fichier électoral formuler par l’opposition. Ce fichier qui est par ailleurs, celui qui va servir lors des prochaines élections générales de 2026 pour lesquelles, Eric Houndété est en effet, perçu par certains proches des LD,  comme un potentiel successeur de Patrice Talon en 2026 sur la liste de l’opposition.

6 – Olivier Boko

Olivier Boko.

Ami personnel de Patrice Talon, l’homme d’affaires accompli est bien connu pour son grand rôle dans l’ombre du Chef de l’Etat béninois depuis son accession à la magistrature suprême. Une proximité qui lui vaut d’ailleurs l’appellation « Vice-président » au sein du cercle présidentiel. Mais au cours de ces dernières années, Olivier Boko a bien semblé avoir pris la décision de sortir de l’ombre. Entre médias, réseaux sociaux, et une kyrielle d’activités de propagande politique sur le terrain, l’homme d’affaires était partout et nulle part. Ainsi naquirent, plusieurs mouvements appelant à sa candidature à la prochaine présidentielle de 2026 pour succéder à son ami avant que son arrestation n’eut tenu tout le monde de court.

En effet, dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 septembre 2024, l’ami de Patrice Talon réputé pour sa discrétion et son rôle de négociateur au cœur du régime voit sa vie basculée. En route pour répondre à une invitation du Chef de l’Etat, selon ses avocats, Olivier Boko fut interpellé en compagnie de son épouse à Cotonou en pleine nuit. La raison évoquée par Mario Mètonou, Procureur spécial de la Cour de Répression des Infractions Economiques et du terrorisme (CRIET), son implication dans un projet de Coup d’Etat contre Patrice Talon.

Il est notamment poursuivi au même titre que Oswald Homeky, inamovible ministre de la Jeunesse et des Sports entre 2016 et 2023, qui lui, a été arrêté quelques heures après, à son domicile à Cotonou. Selon le procureur spécial de la CRIET, l’ex-ministre a été interpellé au moment où il s’apprêtait à remettre une importante somme d’argent au commandant de la Garde Républicaine, le Colonel Djimon Dieudonné Tévoédjrè dans le but de renverser le régime en place.

Le 1er octobre, les deux personnalités, poursuivies pour « complot contre la sûreté de l’Etat, corruption d’agent public et blanchiment de capitaux », ont été placées sous mandat de dépôt et déposées en prison.

Cette affaire, aux mains de la justice, ne cesse de susciter des réactions au sein de l’opinion quant à la véracité des faits en raison de la proximité entre Talon, Boko et Homéky. Le dossier est sans doute, le plus médiatisé de l’année 2024 au Bénin. Quelle va être l’issue au terme des différentes comparutions ?

7 – Luc Atrokpo

Luc Atrokpo, Maire de Cotonou.

En matière de gouvernance locale, point besoin de rappeler l’unanimité qu’évoque son nom, tant au plan national qu’au delà des frontières béninoises. Maire de Cotonou et président de l’Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB), Luc Atrokpo, incarne la compétence pour avoir dirigé pendant plus de dix ans, la ville de Bohicon avec à la clé de nombreuses réalisations et des succès qui lui ont valu plusieurs distinctions honorifiques.

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À l’issue des communales et municipales de 2020, ce membre fondateur de l’Union Progressiste prend la tête de la mairie de Cotonou, dans un contexte de rude concurrence et de réforme du Code électoral. À peine entré en fonction, il a été victime d’une hémiplégie faciale gauche, une maladie paralysante qui l’a contraint à s’éloigner temporairement de ses fonctions à la tête de la mégapole économique du Bénin. Plus récemment, en février 2024, il a subi à hauteur Dassa-Zoumè, un grave accident de la route ayant causé une perte en vie humaine. Malgré ces épreuves, Luc Atrokpo a su reprendre son rôle avec détermination et a ainsi poursuivi sa mission au service des populations de Cotonou.

Des réalisations concrètes pour le développement local

Sous son leadership, la mairie de Cotonou a lancé des projets ambitieux, notamment dans l’assainissement pluvial et l’aménagement urbain. Grâce au programme « Asphaltage » et à des initiatives ciblées, la ville a connu une amélioration notable de ses infrastructures.

En seulement quatre ans, sa gestion a permis entre autres : la construction de 572 salles de classe, l’érection de 23 300 mètres de clôtures et le développement de partenariats stratégiques avec des villes africaines et internationales. Entre les défis de la lutte contre l’érosion côtière, et la gestion efficace de la plus grande métropole du Bénin, il démontre qu’un leadership local visionnaire peut avoir des répercussions profondes sur le développement national.

Membre influent de l’Union Progressiste le Renouveau, le maire de la ville de Cotonou est reconnu non seulement pour son engagement social, mais aussi pour ses efforts en faveur de l’amélioration des conditions de vie des Béninois.

En 2024, le nom de Luc Atrokpo qui incarne une gouvernance qui allie proximité, efficacité, et ambition pour le Bénin, revient fréquemment dans la liste de potentiels candidats à la présidentielle de 2026. Et vu que Patrice Talon n’a pas encore désigné son dauphin, aucune hypothèse n’est à exclure.

8 – Rachidi Gbadamassi

Rachidi Gbadamassi, Ministre conseiller à la défense.

Acteur politique s’illustrant dans un activisme singulier dans la partie septentrionale du pays, Rachidi Gbadamassi s’est fait une place de choix dans le rang des défenseurs du président Patrice Talon. Malgré son échec très critiqué aux législatives du 8 janvier 2023, il est très constant dans son activisme politique en faveur des actions du régime de la rupture.

Nommé ministre Conseiller par Patrice Talon, Rachidi Gbadamassi, qui n’a pas réussi à se faire élire député lors des législatives de 2023, continue d’animer la scène politique. Ardent défenseur du régime de la rupture puis de la refondation sous Patrice Talon, l’ancien maire de la municipalité de Parakou ne rate aucune occasion pour louanger les réalisations du Chef de l’Etat, et tacler par ricochet, les pourfendeurs de son régime.

Malgré son échec cuisant aux législatives dans la 8e circonscription électorale, Rachidi Gbadamassi est resté présent dans la mémoire des Béninois à travers ses sorties politiques parfois controversées, mais adoubées par certains compatriotes. Celui qui se fait appeler “professeur agrégé en science politique” conclut l’année avec un retour fracassant au Palais de la Présidence de la République où il servira comme ministre conseiller à la Défense et à la Sécurité.

Avec cette promotion, ce sulfureux cadre du Bloc Républicain, plusieurs fois élu député, vient à nouveau prouver à la phase du monde, ses capacités à bien naviguer entre intérêt personnel, soutien politique et fidélité à un régime. Et avec ce repositionnement à un moins de deux ans de la prochaine présidentielle, Rachidi Gbadamassi aura marqué cette année de son empreinte.

9 – Kemi Seba

Kemi Seba, Président de l’ONG urgences Panafricanistes.

Déchu de sa nationalité française, mais toujours attaché à ses racines béninoises, Stellio Gilles Robert Capo Chichi alias Kémi Séba demeure au cœur des débats en Afrique francophone. L’activiste panafricaniste s’est particulièrement illustré cette année par ses critiques acerbes envers le président Patrice Talon et son soutien aux putschistes sahéliens. Retour sur le parcours et l’impact d’une figure clé de l’année 2024.

Kémi Séba, n’est pas un inconnu des projecteurs. Né en 1981 à Strasbourg, cet ancien militant suprémaciste noir reconverti en fervent panafricaniste a fait de la lutte contre le néocolonialisme français son principal cheval de bataille. Expulsé du Sénégal en 2017 pour avoir brûlé un billet de 5 000 francs CFA, il s’est installé au Bénin, où il poursuit son activisme politique.

En 2024, son nom a été au centre de plusieurs actualités marquantes. En juillet, il a perdu sa nationalité française suite à des accusations d’entretien avec des puissances étrangères. Peu après, les autorités nigériennes lui ont attribué un passeport diplomatique, symbole de son rapprochement avec les dirigeants militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger. L’activiste a même été nommé Conseiller spéciale du président Abdourahamane Tiani et bénéficie d’un passeport diplomatique nigérien.

Cependant, c’est au Bénin, son pays d’origine, que ses critiques ont résonné avec une intensité particulière. Le président de l’ONG Urgences Panafricanistes, s’est régulièrement opposé au président Patrice Talon, accusant notamment le régimen en place de rouler pour la Franceafrique. Cette année, il a suscité une vive polémique en soutenant les affirmations des autorités nigériennes sur la présence de bases terroristes présumées au Bénin, destinées à déstabiliser le Niger.

Malgré ces controverses, Kemi Séba s’inscrit dans une continuité de luttes panafricanistes, portant haut les aspirations d’autodétermination des peuples africains. Sa capacité à mobiliser les masses, que ce soit à travers ses discours enflammés ou ses interventions sur les réseaux sociaux, en fait une figure incontournable de l’année. Certains observateurs de la scène politique béninoise le voient d’ailleurs comme un potentiel successeur candidat à la présidentielle de 2026.

10 – Richard Boni Ouorou

Richard Boni Ouorou

Âgé de 49 ans, Richard Boni Ouorou s’illustre comme l’une des figures montantes de la politique béninoise. Politique émérite, il a pesé lourd dans dans le débat politique au Bénin en 2024. Homme d’affaires influent, il s’impose comme une voix déterminante, portée par ses prises de position audacieuse et son engagement envers le développement économique et social du Bénin.

En effet, depuis qu’il s’intéresse à la politique nationale, le Socio-économiste s’est fait remarquer par son pragmatisme et ses prises de positions centristes. En 2024, Richard Boni Ouorou continue d’affirmer son influence à travers ses positions sur les questions sociales et économiques majeures. D’abord, il plaide pour une meilleure redistribution des richesses et pour des réformes profondes du système éducatif et sanitaire.

Sans partie pris, il produit des réflexions structurées tant sur les actions de la majorité présidentielle, tant de l’opposition. Tout récemment, il a posé un regard critique sur la constitution du cadre de concertation de l’opposition. Dans une longue réflexion, il souligne les faiblesses structurelles et idéologiques de ce cadre et pose des questions fondamentales sur sa réelle finalité et son utilité pour la société béninoise. Selon lui, le Bénin ne peut se développer durablement sans un système éducatif modernisé et des infrastructures sanitaires accessibles à tous. Ce discours lui permet de se positionner comme un leader des réformes progressistes, en opposition à certaines pratiques politiques du passé.

Ensuite, sur le plan politique, ce politologue se distingue par sa volonté de réconcilier les forces politiques et de promouvoir une gouvernance plus inclusive. Il critique régulièrement les dérives de l’Exécutif et appelle à une véritable ouverture démocratique, tout en soutenant des réformes constitutionnelles.

Une des figures les plus influentes de la diaspora béninoise, Richard Boni Ouorou, spécialiste du développement des marchés en Afrique de l’Ouest, s’illustre par ses actions et ses prises de position, comme une alternative crédible et un acteur clé dans la politique béninoise. Son influence croissante pourrait bien marquer les évolutions futures du Bénin.

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