Dans une entrevue accordée à l’émission Actu Matin de la chaîne de télévision privée Canal3, le député Gafari Adéchokan exprime son amertume et sa déception face à l’adoption de la loi modifiant le code électoral. Pour lui, il n’y a aucune raison de se réjouir de cette modification récente, adoptée par les députés dans la nuit du 05 au 06 mars 2024.
Selon le député de l’opposition, cette réforme présente des incohérences, notamment en ce qui concerne l’interdiction des alliances dans le processus électoral, mais la possibilité d’établir un accord de gouvernance. Il souligne le manque de clarté et d’uniformité dans le texte adopté, ce qui, à ses yeux, rend la situation politique au Bénin particulièrement préoccupante.
Gafari Adéchokan estime que le Président Patrice Talon est directement impliqué dans cette modification du code électoral et exerce un contrôle étroit sur les institutions du pays. Il exprime son désarroi face à ce qu’il qualifie de “thérapie Talon” et déplore la situation actuelle dans le pays, où, selon lui, même les hommes de science ont abandonné leurs principes.
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La Cour Sossa sévèrement critiquée
Rejetant son recours contre le code électoral modifié, Gafari Adéchokan critique sévèrement la cour constitutionnelle, qu’il accuse d’avoir validé des principes contraires aux normes établies. « Cette cour a validé des principes hors normes. C’est gênant. Il y a la question de la souveraineté qui aujourd’hui est mise à sac par cette loi. » déplore-t-il. Le député du part Les Démocrates pointe notamment du doigt la disposition sur le parrainage des candidats à la présidentielle. « Lorsque nous décidons subitement de retirer le choix libre d’un candidat par les parrains et que nous confions ça aux partis politiques qui dorénavant peuvent faire ce qu’ils veulent de ce parrainage – ce qui n’existe nulle part ailleurs-, nous pensons qu’il y a une violation flagrante de la liberté de chaque parrain à choisir le candidat qui lui plait. » fait-il observer.
Pour le député de l’opposition, cette loi restreint la liberté de choix des citoyens dans leur prise de décision politique, en contradiction avec les principes fondamentaux énoncés dans le préambule de la Constitution béninois.