Le Mouvement Libéral du Bénin, par la voix de Charles Morel Dagba, dénonce les restrictions sur l’exportation de produits agricoles comme la noix de cajou et le soja. Dans sa déclaration, il a appelé les autorités à respecter les principes de liberté économique et à éviter les excès administratifs nuisibles aux producteurs et au secteur informel.
Dans une prise de position détaillée, le Mouvement Libéral a critiqué les décrets gouvernementaux interdisant l’exportation de certains produits agricoles. Selon Charles Morel Dagba, ces mesures, bien qu’officiellement justifiées par la préservation de l’économie nationale, ne trouvent pas de fondement solide dans les indicateurs économiques actuels. L’organisation a rappelé que le Bénin, membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis 1994, est tenu de limiter de telles restrictions à des situations exceptionnelles et temporaires.
Pour le Mouvement Libéral, ces décisions illustrent un virage protectionniste qui va à l’encontre des principes libéraux prônés par le gouvernement et le Bloc Républicain, parti d’obédience libérale. » Ces mesures représentent pour nous une virée à gauche de la politique industrielle du Benin dont le mouvement libéral tient publiquement à se désolidariser. Nous profitons de l’opportunité pour interpeler le Bloc républicain, parti à conviction libérale dont les politiques sectorielles des membres au gouvernement sont les plus à gauche. La volonté et l’engagement pour l’industrialisation de notre pays ne peuvent et ne devraient pas être une raison de renonciation à ses propres principes », a déclaré M. Dagba qui a mis en garde contre les effets négatifs de ces politiques, citant des exemples régionaux comme le Nigeria, où des restrictions similaires ont conduit à des déséquilibres économiques importants.
Des pratiques « illégales et nuisibles »
Par ailleurs, le Mouvement Libéral a déploré les abus et les dérives administratives associés à ces restrictions, notamment la saisie arbitraire de produits par des forces de l’ordre et des mesures contraignantes imposées aux producteurs. Ces pratiques, selon lui, sont non seulement illégales mais aussi nuisibles à la confiance entre les producteurs et les autorités publiques.
L’organisation pointe également du doigt l’implication de l’administration dans la structuration des filières agricoles, notamment par le biais de la création d’associations interprofessionnelles. Ces démarches, si elles visent à mieux organiser les filières, risquent de compromettre le libre fonctionnement du marché et de renforcer une bureaucratie déjà accusée de partialité et d’abus, selon le mouvement.
Pour le Mouvement Libéral, un retour à des politiques fondées sur la liberté économique est impératif. Cela permettrait non seulement de garantir une compétitivité durable, mais aussi d’assurer des revenus stables pour les producteurs et générer des recettes fiscales à long terme pour l’État. Charles Morel Dagba a conclu son plaidoyer par un appel à réhabiliter les principes du libéralisme économique, qu’il considère comme la clé de la prospérité du Bénin.