Aux Comores, un décret signé le 6 août 2024 qui réorganise les responsabilités du secrétaire général du gouvernement, désormais occupé par Nour El Fath Azali, fils du président Azali Assoumani, suscite une vive polémique.
L’opinion publique aux Comores est vent debout contre le renforcement des pouvoirs du fils du président Assoumani Azali. En effet, un décret en date du 5 août confère à Nour El Fath Azali des pouvoirs étendus, notamment l’évaluation des ministères et des sociétés d’État, ainsi que la présidence des cellules de gestion de crise sous la tutelle directe du président.
Cette décision a provoqué des inquiétudes quant à une possible concentration des pouvoirs au sein de la famille présidentielle. Les critiques affirment que le président Azali Assoumani franchit une nouvelle étape dans la consolidation du pouvoir familial, avec des accusations de détournement de la fonction publique à des fins personnelles.
LIRE AUSSI : En Tunisie, Kais Saied a déposé son dossier de candidature pour la présidentielle
Les clarifications du consultant juridique du président
En réponse aux critiques, Abdou Elwahab Msa Bacar, consultant juridique du président, assure que le décret ne constitue pas une nouveauté mais un ajustement organique conforme à la Constitution. Selon lui, le décret clarifie simplement les missions du secrétaire général du gouvernement, qui a toujours eu un rôle de coordination et d’évaluation, sans pour autant surpasser les ministres dans leurs fonctions.
À l’opposé, Me Saïd Larifou, avocat et politicien en exil, condamne fermement cette réorganisation, la qualifiant de « transmission de pouvoir » à la famille présidentielle. Il accuse le président de transformer Nour El Fath Azali en un quasi-dictateur, conférant des prérogatives normalement réservées au président et concentrant ainsi le pouvoir entre les mains de sa famille.
Le décret impose désormais que tous les arrêtés des exécutifs locaux et des ministres soient soumis à Nour El Fath Azali pour validation avant publication, sous peine de nullité. Cette mesure est perçue par certains comme l’émergence d’un « président bis », augmentant les critiques sur une dérive autoritaire.
La situation continue d’évoluer, avec une opinion publique divisée entre soutien et scepticisme quant à la concentration du pouvoir et ses implications pour la gouvernance aux Comores.