Complot contre l’autorité de l’Etat : « J’ai fait semblant d’adhérer au projet, pour voir le bout du tunnel. », Colonel Dieudonné Tévoèdjrè

Casimir Vodjo
Lecture : 3 min
Colonel Dieudonné Tévoédjrè.

Lors de la quatrième journée du procès des anciens collaborateurs du président Patrice Talon, Oswald Homeky et Olivier Boko, accusés de complot contre l’autorité de l’État, le Colonel Dieudonné Tévoèdjrè, Commandant de la Garde Républicaine, s’est présenté à la barre en tant que témoin. Ses déclarations détaillées, parfois accablantes, ont apporté un éclairage troublant sur les préparatifs présumés d’un coup d’État avorté.

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Le Colonel Dieudonné Tévoèdjrè a prêté serment avant de commencer son témoignage devant la Cour ce mardi 28 janvier 2025. Il a affirmé avoir simulé une adhésion au projet présumé de coup d’État pour mieux en comprendre les contours. « J’ai fait semblant d’adhérer au projet, pour voir le bout du tunnel », a-t-il déclaré, soulignant qu’il n’a jamais discuté directement de ce projet avec Olivier Boko, un des principaux accusés.

Selon ses propos, les premiers contacts liés à ce plan auraient eu lieu le 30 mai 2024. Oswald Homeky aurait ensuite abordé le sujet du coup d’État pour la première fois le 30 juillet 2024. Initialement fixé au 30 septembre 2024, le projet aurait été avancé au 27 septembre, avant que des ajustements financiers n’entraînent un report au 22 septembre 2024.

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Le Colonel Tévoèdjrè a révélé que lors de ses discussions avec Oswald Homeky, ce dernier aurait évoqué un budget de 1,5 milliard de FCFA pour l’exécution du coup d’État, ajoutant que les fonds étaient presque prêts à la veille de l’échéance. Une mise en scène élaborée aurait même inclus des plaques d’immatriculation fictives pour sécuriser les mouvements des fonds présumés.

Un rôle de chef de junte militaire envisagé

Dans son témoignage, le Colonel a également exposé le plan politique prévu en cas de réussite du coup d’État. Selon lui, il aurait assumé la fonction de chef de la junte jusqu’en 2026, date des élections présidentielles envisagées. Oswald Homeky aurait été pressenti pour devenir conseiller spécial, tandis que Sévérin Quenum, ancien ministre de la Justice, aurait été proposé comme président de la Cour Constitutionnelle. Olivier Boko, pour sa part, aurait joué un rôle discret jusqu’à la tenue des élections.

Cependant, le Colonel a insisté sur son apolitisme en tant que militaire, déclarant : « Le militaire est apolitique, officiellement et officieusement. »

Cette journée d’audience s’est tenue dans un contexte de tension, les accusés étant toujours sans défense, après le retrait de leurs précédents avocats, qui avaient dénoncé des violations de la procédure. La Cour a néanmoins décidé de poursuivre les débats.

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