Aide de camp de Guillaume Soro, le commandant Abdoulaye Fofana, arrêté en 2022 après trois ans d’exil en France, risque 20 ans de prison ferme. Avec une quinzaine de personnes, il est poursuivi pour « complot contre l’autorité de l’État et constitution de bandes armées »
Abdoulaye Fofana, ancien militaire et proche collaborateur de Guillaume Soro, comparaît après trois années d’exil en France et un retour en Côte d’Ivoire en mai 2022. Selon ses dires, il a décidé de rentrer en Côte d’Ivoire voir son père mourant. Mais pour le procureur, les zones d’ombre sont trop nombreuses pour ne pas éveiller les soupçons.
Comment expliquer son passage par le Burkina Faso avec de faux papiers ? Pourquoi avoir pris contact avec des militaires avant de rallier Abidjan ? Face aux interrogations de la justice, Fofana se défend : « Je prenais des nouvelles, c’est tout». Une justification qui n’a pas convaincu l’accusation. Des procès-verbaux d’audition d’autres prévenus évoquent même des discussions sur un potentiel coup d’État contre le régime de Ouattara.
La défense évoque un dossier vide. Me Kadidja Touré, avocate de l’accusé, affirme que l’affaire dépasse son client : « On s’en prend à Guillaume Soro à travers Abdoulaye Fofana. C’est un procès politique », a-t-elle dénoncé.
En 2019, Abdoulaye Fofana, commandant de l’armée ivoirienne, avait pris la parole pour dénoncer des agissements du régime en place. Devenu une voix critique, le militaire s’est exilé à l’étranger à l’instar de son leader Guillaume Soro qui n’a plus mis pied en Côte d’Ivoire depuis son retour avorté en 2019.