Charles Blé Goudé a présenté son plan pour la présidentielle de 2025 lors d’une déclaration faite devant ses partisans, tout en répondant indirectement à l’appel à l’union lancé par le camp politique de Bonoua. Après avoir boycotté cet appel, l’ancien compagnon de Laurent Gbagbo a clarifié sa position.
Charles Blé Goudé tente de se refaire une image de neutralité depuis son retour de La Haye. Dans ses récentes déclarations sur le champ politique, il adopte clairement une posture non conflictuelle envers le régime d’Alassane Ouattara, évitant ainsi les affrontements directs. Cette approche suscite d’ailleurs des spéculations selon lesquelles elle pourrait résulter d’un accord qui aurait facilité son retour au bercail.
À l’occasion de la présentation de son plan pour la présidentielle de 2024, l’acteur politique est resté bien loin des propos et stratagèmes de violence. Suite à la réaction critique de plusieurs partis politiques, dont le PPA-CI dirigé par l’ancien président Laurent Gbagbo, Blé Goudé semble se positionner comme un acteur politique qui se distancie des méthodes violentes. « Vous n’allez pas me voir cheminer avec des gens qui n’ont que pour programme d’accéder au pouvoir, les armes. Quand tu te promènes avec n’importe qui, n’importe quoi t’arrive », a-t-il déclaré selon des propos cités par Afrique sur 7.
Nous sommes attachés aux valeurs de la République. Je n’accepte pas que quelqu’un vienne déstabiliser mon pays, mettre à mal les institutions, parce que lui, il n’est pas content et il prend des armes.
Charles Blé Goudé
LIRE AUSSI : La Côte d’Ivoire rejoint la Convention des Nations Unies sur l’eau
La voie des urnes
Bien que Charles Blé Goudé évoque avec prudence son ancien mentor, Laurent Gbagbo, il ne manque pas de le critiquer subtilement. Alors qu’il a autrefois combattu aux côtés de Gbagbo contre Alassane Ouattara, il affirme maintenant qu’il ne s’associera jamais avec ceux qui cherchent le changement par la force. « Je vais solliciter les suffrages des Ivoiriens avec un projet que je soumets à leur approbation. Moi je veux être un homme d’État. Je ne suis pas du régime actuel, mais je ne prendrai pas d’armes contre ce régime. Je vais battre ce régime dans les urnes », a-t-il affirmé.
Charles Blé Goudé a également rappelé des alliances politiques historiques qui ont contribué à des changements de régime. « Hier le RDR et le FPI se sont mis ensemble pour enlever Bédié. En 2010, le PDCI et le RDR au sein du RHDP se sont mis ensemble pour enlever mon vieux père (Laurent Gbagbo). Souvenez-vous d’hier pour agir autrement aujourd’hui », a-t-il souligné.
Son discours, qui critique une partie de l’opposition, pourrait renforcer ses relations avec le pouvoir en place. Certains observateurs estiment que Charles Blé Goudé fragilise l’opposition et renforce l’idée qu’il se rapproche du régime actuel. En avril dernier, Cissé Bacongo, cadre du parti au pouvoir, avait affirmé : « Blé Goudé est avec nous, au sens propre comme figuré ». Cette déclaration avait provoqué une réaction vive du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep), qui avait rejeté les propos de Bacongo.