La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a rejeté, jeudi 26 juin 2025, les requêtes de Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, datant de 2020. Les deux figures majeures de la vie politique ivoirienne dénonçaient à l’époque des violations de leurs droits.
Les arrêts distincts rendus à Arusha, au siège de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) sont en défaveur de Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, deux candidats qui ne figurent pas sur la liste électorale dans le cadre de la présidentielle 2025.
En effet, l’ex-président ivoirien contestait sa radiation des listes électorales, conséquence directe de sa condamnation par contumace à 20 ans de prison. Mais la Cour a estimé que l’ex-président n’avait pas « apporté la preuve de ses allégations », et a donc rejeté sa demande. Une décision critiquée par le PPA-CI, son parti. Sébastien Dano Djédjé, président exécutif, a rappelé que la même Cour avait ordonné dès 2020 la réintégration de Gbagbo sur les listes électorales, une décision restée lettre morte depuis.
Cas de Guillaume Soro
De son côté, Guillaume Soro voit son recours jugé « irrecevable ». La CADHP souligne que l’ancien Premier ministre n’avait pas épuisé tous les recours disponibles dans son propre pays, une condition nécessaire avant de pouvoir saisir la juridiction panafricaine. Guillaume Soro, en exil depuis 2019, reprochait à l’État ivoirien des poursuites politiques à son encontre, ainsi que la détention arbitraire de ses proches.
Ces décisions sont symboliques puisque la Côte d’Ivoire ne reconnaît plus la compétence de la juridiction panafricaine. En Côte d’Ivoire, les principaux opposants au régime d’Alassane Ouattara sont absents de la liste électorale en raison des démêlés avec la justice.