Côte d’Ivoire : le clitoris de femme vendu pour philtre d’amour et d’argent

Estelle Vodounnou
Lecture : 3 min

L’excision est une mutilation génitale qui perdure dans certaines régions de la Côte d’Ivoire. Une pratique que l’Unicef considère comme une violation grave des droits fondamentaux mais utilisée pour filtre d’amour et d’argent dans le pays selon certaines enquêtes. 

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Le commerce mystique et mutilations féminines persiste en Côte d’Ivoire. Dans plusieurs régions du pays, le gland du clitoris excisé est un ingrédient recherché dans les pratiques mystiques. «Cet organe est utilisé pour des philtres d’amour, pour attirer l’argent ou encore pour accéder à des postes de pouvoir», explique Labe Gneble, directeur de l’Organisation nationale pour l’enfant, la femme et la famille (Onef). Ce commerce illégal de glands de clitoris, dénonce l’Onef, contribue directement à la survie des mutilations génitales féminines. L’Onef a précisé que sur le marché noir, ces glands de clitoris transformés en poudre se vendent à des prix pouvant dépasser le salaire minimum (75.000 francs CFA, soit environ 114 euros).

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Selon les enquêtes de l’Agence France presse (AFP) auprès d’anciens féticheurs, exciseuses, chercheurs et ONG, ce commerce clandestin de clitoris gagne le marché. Son origine étant difficile à tracer, les acteurs locaux affirment qu’il constitue un obstacle majeur à la lutte contre l’excision. 
Moussa Diallo, ancien féticheur ivoirien, s’en servait dans sa pratique mystique pour devenir un grand chef féticheur.  «J’avais trop envie d’être un grand chef», confie-t-il à l’AFP, évoquant une époque où il officiait comme guérisseur autour de Touba, dans le nord-ouest de la Côte d’Ivoire.


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Pratiquée le plus souvent durant l’enfance ou l’adolescence, elle est perçue par certaines communautés comme un rite de passage à l’âge adulte, ou encore comme un moyen de contrôler la sexualité des filles. Outre la douleur immédiate et les traumatismes psychologiques, cette pratique entraîne des complications graves, telles que la stérilité, les infections ou encore des hémorragies mortelles.

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Le combat pour éradiquer l’excision en Côte d’Ivoire reste donc un défi de taille, d’autant plus qu’il est alimenté par des croyances mystiques et un commerce clandestin difficile à démanteler.

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