Côte d’Ivoire : mise en garde du gouvernement aux enseignants grévistes, réaction des syndicats

Mohamed Fousso
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Le gouvernement ivoirien a mis en garde les enseignants grévistes en menaçant de les licencier s’ils ne reprennent pas le travail. Dans une déclaration le 5 avril, Anne Ouloto, la ministre de la Fonction publique, a lancé un ultimatum.

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« Tout enseignant qui ne sera pas à son poste [ce matin] sera considéré comme démissionnaire ! ». C’est ainsi que se résument les propos du ministre ivoirien de la Fonction publique qui intervient au nom du gouvernement. L’annonce d’Anne Ouloto intervient alors qu’un appel à la grève a été lancé pour les 7 et 8 avril, dans les établissements scolaires, par les syndicats d’enseignants.

Les syndicats revendiquent une prime d’incitation trimestrielle oscillant entre 150 000 et 400 000 francs CFA (soit environ 230 à 610 euros) pour tous les enseignants. Ce conflit, qui dure depuis plus de six mois, a pris une tournure plus sévère avec la menace de sanctions gouvernementales.

David Bli Blé, porte-parole de l’intersyndicale, a exprimé son mécontentement depuis son local syndical à Yopougon. Il dénonce le manque de dialogue constructif avec le gouvernement et accuse les autorités de réprimer les revendications légitimes. « Depuis octobre, nous avons lancé notre revendication pour la prime d’incitation, et ce que nous recevons, ce sont des brimades, des sanctions et des violations de la liberté syndicale. Le dialogue n’est pas une réalité », a-t-il déclaré.

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Gouvernement et syndicat s’accusent…

Le gouvernement, pour sa part, estime que l’intersyndicale a déclenché une grève jugée illégale et inopportune. Soro Gninagafol, directeur général de la fonction publique, a exprimé la position de l’exécutif : « Nous ne souhaitons pas que le gouvernement soit amené à prendre des décisions radicales. Nous préférons que les syndicats soient dans une démarche de conciliation, loin des menaces, loin des grèves en préservant le droit de nos élèves à avoir une éducation de qualité. »

L’issue du mouvement reste jusque-là nincertaine. La dernière journée de grève, le 5 avril, aurait par ailleurs mobilisé plus de 80% des enseignants, selon les syndicats cités par RFI. Toutefois, le ministère de l’Éducation a estimé que le taux de grévistes ne s’élevait qu’à 22%. Reste à savoir si l’appel à la grève des 7 et 8 avril rencontrera un large soutien parmi les enseignants.

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