La salle bleue du Champ d’Oiseau de Cotonou a servi de cadre, ce samedi 23 août 2025, au lancement du roman « AYELE », signé par la journaliste et militante Fèmi Christelle Agbangla. L’ouvrage, qui retrace le parcours d’une adolescente marquée par les violences, se veut un cri du cœur et un outil de sensibilisation contre les abus faits aux femmes et aux filles.
Cotonou : « AYELE », un roman pour briser le silence des violences faites aux femmes
Le paysage littéraire béninois s’est enrichi d’une nouvelle œuvre ce samedi 23 août 2025 à Cotonou. La jeune auteure Fèmi Christelle Agbangla a, en effet, procédé au lancement officiel de son premier roman intitulé « AYELE », en présence de plusieurs personnalités de marque.
La cérémonie de lancement, s’est ouverte par la présentation de l’ouvrage, confiée à la journaliste Murielle Adjivessodé qui, dans ses premiers mots, a rappelé l’esprit du récit. « Derrière chaque sourire brisé, il y a parfois une histoire de souffrance. Derrière chaque silence, un cri étouffé. Et derrière chaque victime, une femme qui peut renaître et devenir une voix. ». A l’en croire, « Ayélé, la Victime d’Hier», est « une contribution précieuse au combat contre les violences faites aux femmes et une pierre posée sur le long chemin du changement« .
En effet, « Ayélé, la Victime d’Hier », raconte l’histoire d’une jeune fille dont l’enfance a été marquée par des violences multiples à savoir : violence physique, psychologique, sexuelle et violence du silence. « Mais Ayélé n’est pas seulement une personne. Elle est le visage de toutes ces filles, de toutes ces femmes, que l’on croise sans vraiment voir… Celles qui portent en silence leurs blessures, leur honte, leur peur », a exliqué Murielle Adjivessodé. À travers son récit, a-t-elle poursuivi, « l’autrice élargit le regard et évoque aussi d’autres formes de violences : le harcèlement scolaire et en ligne, le viol conjugal et t bien d’autres réalités douloureuses que vivent nos sœurs, nos filles, nos voisines ».
AYELE ou un féminisme responsable !
Après la découverte du contenu, le public a entendu l’éditeur de l’ouvrage, Eskil Ago, qui a rappelé le long processus ayant conduit à la publication. Contacté en 2022, il a accompagné l’autrice jusqu’à la sortie du livre trois ans plus tard. Selon lui, Ayélé s’inscrit pleinement dans la collection « Héroïne des lettres », un projet lancé depuis plusieurs années pour mettre en avant des personnages féminins forts dans la littérature béninoise.
« Pour moi, Ayélé relève d’un féminisme responsable, un féminisme de développement, loin des excès. C’est un roman qui marque un pas important dans la représentation des femmes », a-t-il affirmé, avant de saluer la patience et la détermination de l’autrice Fèmi Christelle Agbangla.
Fèmi Christelle Agbangla résume son livre en quatre mots
Face au micro d’Africaho, l’autrice Fèmi Christelle Agbangla, n’a pas caché son émotion. Pour elle, la sortie de ce livre est l’aboutissement d’un rêve et le début d’un combat plus large. « Je voulais que la voix d’Ayélé sorte aujourd’hui, et c’est ce qui s’est passé. Si l’on doit résumer le livre, je dirais en quatre mots : blessure, douleur, renaissance et résilience », a-t-elle déclaré.
Au-delà du roman, Fèmi Christelle Agbangla qui a adressé ses vifs remerciements aux invités, a annoncé de nouvelles initiatives pour la protection et la promotion des droits des femmes. Aussi, a-t-elle invité l’assistance à porter le message d’Ayélé « aux quatre coins du monde », signe que son ambition dépasse largement les frontières de la littérature.
Les encouragements de l’ONG ABBI à Fèmi Christelle Agbangla
La cérémonie a également été marquée d’interventions de personnalités et de participants, qui ont tenu à exprimer leur soutien. Parmi eux, figure le leader Marius Betco, représentant de l’ONG Action bénévole du Bénin internationale, qui a encouragé l’autrice et exhorté le public à « devenir les voix du roman Ayélé ».
D’autres témoignages ont mis en avant la portée pédagogique de l’ouvrage. « Ayélé aura de beaux jours devant elle et sera inscrite au programme d’ici 2030 », a estimé un participant, convaincu de l’importance du livre dans la sensibilisation de la jeunesse. « Que le Seigneur accompagne l’ouvrage et que les frontières que l’autrice souhaite briser,…que l’ouvrage atteigne ses frontières. », a souhaité un autre.
Une œuvre à la portée universelle
« Ayélé, la Victime d’Hier » dépasse la simple dimension littéraire. Il s’agit d’un plaidoyer contre les violences, mais aussi d’une leçon de résilience et d’espoir. La construction du récit, les thèmes abordés et les témoignages recueillis autour de sa sortie en font une œuvre de portée universelle, susceptible de toucher toutes les générations.
En lançant officiellement Ayélé, Fèmi Christelle Agbangla ne signe pas seulement un premier roman, elle fait émerger une voix collective qui appelle à briser le silence et à protéger les femmes. De Cotonou, ce cri littéraire espère désormais résonner bien au-delà du Bénin, comme un appel à bâtir une société plus juste et plus humaine.