Un haut fonctionnaire affecté à la Présidence de la République du Bénin est dans le viseur de la justice. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a tenu, ce lundi 2 juin 2025, une audience au cours de laquelle le ministère public a requis sept ans de prison ferme et une amende de 10 millions FCFA contre ce contrôleur financier. Son frère, également poursuivi, risque cinq ans de détention.
Le procès de A. S., contrôleur financier en service à la Présidence du Bénin, de son frère et d’un troisième prévenu s’est poursuivi ce lundi devant la CRIET. Placés en détention préventive depuis le 18 février 2025, le fonctionnaire et son frère sont poursuivis respectivement pour abus de fonction et blanchiment de capitaux, et pour complicité de ces mêmes infractions.
L’affaire remonte à une dénonciation émanant d’un prestataire de la Garde républicaine, qui aurait été approché par le contrôleur financier pour obtenir un pourcentage sur des marchés publics. Selon le parquet spécial, l’accusé aurait exigé une commission de 20% sur les contrats publics attribués. Des messages accablants auraient été retrouvés sur son téléphone, avec des expressions sans équivoque comme « C’est 20% non négociable » ou encore « C’est la manne d’or ».
Affecté à la supervision financière de neuf institutions publiques, dont la Garde républicaine et le cabinet militaire, A. S. aurait mis en place un système opaque de captation de marchés, allant jusqu’à créer ou contrôler des entreprises à travers des prête-noms. Il est également accusé d’avoir influencé la nomination de Personnes responsables des marchés publics (PRMP) afin de conserver la mainmise sur les procédures.
Le frère du principal prévenu n’aurait pas été en reste. Il est soupçonné d’avoir fait pression sur des prestataires afin de favoriser ce système frauduleux. Toutefois, pour le troisième prévenu, la justice a été plus clémente : le ministère public a requis sa relaxe au bénéfice du doute.
Le ministère public a donc demandé que les deux frères soient retenus dans les liens des infractions reprochées, avec des peines de prison ferme assorties d’amendes. Le verdict de ce procès très suivi est attendu pour le lundi 7 juillet 2025.