La tension est montée d’un cran ce mardi à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Lors du procès très attendu d’Olivier Boko et d’Oswald Homeky, les avocats de la défense d’Olivier Boko ont décidé de se retirer en bloc. Cette décision radicale découle d’un désaccord sur la régularité de la composition de la Cour, jugée « illégitime et illégale » par la défense.
Le procès d’Olivier Boko et d’Oswald Homeky, deux anciens collaborateurs du président Patrice Talon, s’est ouvert ce mardi à la CRIET dans une atmosphère tendue. Poursuivis pour complot contre l’autorité de l’État, corruption d’agent public et faux certificat, les accusés étaient présents dans la salle d’audience lorsque leurs avocats ont soulevé une « irrégularité » dans la composition de la Cour.
Selon les avocats, en matière criminelle, la Cour devrait être composée d’un président et de quatre assesseurs, comme le stipule l’article 254 du code de procédure pénale. Or, la Cour est constituée d’un président et de seulement deux assesseurs. Malgré leurs demandes insistantes pour une régularisation, le ministère public, représenté par Mario Mètonou, a défendu la composition actuelle, justifiant cette situation par une pénurie de magistrats et des « pratiques éprouvées ».
La Cour, après une brève suspension, a décidé de joindre cette exception au fond, permettant ainsi la poursuite des débats. Une décision qui a provoqué une onde de choc dans la salle.
C’est à ce moment que les avocats de la défense d’Olivier Boko ont pris la parole pour annoncer leur déconstitution. Selon Maître Kato Atita, cette décision a été motivée par « l’absence de sécurité juridique » et la « proximité présumée » entre la présidente de la Cour et le chef de l’État. Les avocats estiment que cette situation met en péril l’équité du procès et va à l’encontre des principes de justice.
Ce coup de théâtre remet en question le bon déroulement du procès, d’autant plus que les avocats de la défense dénoncent une « violation flagrante de la loi ». Désormais privé de sa défense, Olivier Boko devra soit se représenter lui-même, soit faire appel à une nouvelle équipe juridique.