À Dassa-Zoumè, dans le département des Collines, une fillette de 14 mois a été agressée sexuellement par le compagnon de sa mère. Un acte jugé et condamné sévèrement par la Cour spéciale. Secrétaire Exécutive de l’Institut National de la Femme, Flore Djinou, fait le point de l’affaire dans Échos de la CRIET.
Les faits se sont déroulés à Dassa-Zoumè, dans le département des Collines. « Le 30 juin 2022, le nommé H.E., âgé de 40 ans, s’est retrouvé seul pendant quelques heures avec la victime, un bébé de 14 mois. La victime est aussi la fille de la compagne du sieur H.E. Au moment où il ramène l’enfant à sa mère, celle-ci constate que la petite saigne de l’entrejambe, » a précisé la Secrétaire Exécutive de l’Institut National de la Femme, Flore Djinou.
Ces faits glaçants ont été rapportés aux autorités par la grand-mère et la mère de l’enfant. L’enquête préliminaire a révélé un profil inquiétant de l’agresseur. « Durant l’enquête préliminaire, il est révélé que le prévenu aurait déjà abusé d’autres enfants liés à sa compagne, qui ont tous quitté le domicile, » a souligné la Secrétaire Exécutive de l’INF.
Des témoignages supplémentaires ont corroboré ce comportement prédateur, mentionnant par exemple que “le prévenu a été surpris dans la chambre d’une nièce à sa compagne à 2 heures du matin,” ou qu’il aurait “demandé à un autre enfant qui vivait avec eux de dormir dans le lit du couple en l’absence de sa compagne”. Un autre témoignage encore plus accablant rapporte qu’à “une autre fille de sa compagne, le sieur H.E. aurait demandé à plusieurs reprises de lui faire une fellation”.
Justice rendue malgré l’appel
Pour le cas précis de la fillette de 14 mois, “le certificat médical atteste d’un traumatisme des organes génitaux de la victime âgée de 1 an et 2 mois seulement”. En première instance, le 1er mars 2023, le nommé H.E. a été “condamné à 10 ans de prison ferme, 1 million d’amende et à 500 000 francs de dommages et intérêts pour la victime”. Cependant, le prévenu a fait appel de cette décision.
L’affaire a donc été rejugée en appel par la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). La CRIET a retenu “l’atteinte sexuelle sur mineure de moins de 13 ans” contre H.E., qui a été “condamné à 7 ans de prison dont 5 ferme, 1 million d’amendes et à 500 000 francs de dommages et intérêts pour la victime”.
Flore Djinou a conclu en insistant sur la portée de cette affaire : “Dans ce cas, il y a un mot d’opératoire récurrent et des signaux d’alertes ignorés. Un comportement prédateur connu est passé sous silence jusqu’à ce drame. Dans l’ombre, rien ne change. Le vrai courage réside dans la parole”.
