Poursuivi pour une vidéo postée sur TikTok appelant à une « révolution électorale », Julien Kandé Kansou, militant du parti Les Démocrates, a comparu lundi 30 juin devant le tribunal. Face aux juges, l’activiste a nié toute intention de nuire et demandé à connaître l’identité du plaignant. L’audience a été renvoyée au 14 octobre prochain.
Vêtu d’un ensemble traditionnel de marque Goodluck, partiellement recouvert d’un gilet de prisonnier, Julien Kandé Kansou a fait son apparition à la barre du tribunal. Ce militant actif du parti d’opposition Les Démocrates est accusé d’avoir publié sur TikTok une vidéo dans laquelle il appelle à une « révolution électorale », à la veille d’un scrutin.
Selon les propos rapportés par Bip Radio, l’intéressé affirme que son objectif était simplement d’encourager les électeurs à se mobiliser massivement pour « mettre fin aux fraudes électorales ». Dans cette vidéo, il déclare que « les fraudeurs seront surveillés comme du lait sur le feu », une formule qu’il explique aujourd’hui comme un avertissement adressé aux personnes qui tenteraient de voter à plusieurs reprises.
Le contenu de la vidéo, qui évoque indirectement un ministre sans le nommer, a été au centre des débats. Mais pour Julien Kandé Kansou, il n’y a pas d’ambiguïté : « Je n’ai indexé personne. Si un ministre se sent visé, qu’il lève la main », a-t-il déclaré à l’audience. Il a également rappelé qu’il s’exprimait en tant qu’écrivain-poète, et qu’il s’inspire de faits sociaux pour nourrir ses textes.
Le dossier renvoyé au 14 octobre
Face aux questions insistantes du ministère public, qui voulait savoir à qui il faisait référence dans ses propos, le militant a répondu avec fermeté : « Je n’ai pas souvenance que le texte fait allusion à quelqu’un. Et si c’est le cas, que la personne lève son doigt pour que je lui présente mes excuses. »
Lorsque l’accusé a demandé à connaître l’identité du plaignant, la juge lui a sèchement répondu : « C’est nous qui posons les questions. Contentez-vous d’y répondre. ». Après près d’une trentaine de minutes d’échanges animés, le tribunal a décidé de renvoyer l’affaire au 14 octobre 2025. Menotté et visiblement abattu, Julien Kandé Kansou a brièvement retrouvé son épouse, en larmes, avant d’être reconduit dans le fourgon de l’administration pénitentiaire en direction de la prison civile de Ouidah, où il est actuellement incarcéré.