La Cédéao a demandé dimanche 30 juillet, la libération immédiate du président nigérien Mohamed Bazoum et le retour à l’ordre constitutionnel dans un délai d’une semaine. L’organisation se dit prête à prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l’usage de la force dans le cas où, les autorités militaires ne travaillaient pas à une issue favorable. À trois jours de la fin de l’ultimatum, Olushegun Adjadi Bakari, le ministre des Affaires étrangères du Bénin, donne de nouvelles précisions sur la situation.
Olushegun Adjadi Bakari réaffirme la “volonté manifeste” des Chefs d’Etat de la Cédéao à rétablir l’ordre constitionnel au Niger, même s’il faut recourir à une intervention militaire. A trois jours de la fin de l’ultimatum donné par l’organisation sous-régionale qui prévient d’utiliser les “moyens de force”, le chef de la diplomatie béninoise, interogé ce jeudi sur RFI, estime que « tant qu’on n’est pas au terme de cet ultimatum, toutes les voies permettant d’avoir une sortie, des solutions qui soient acceptables, seront utilisées ».
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Pour lui, l’opération qui a conduit à l’éviction de Mohamed Bazoum de la tête de l’Etat nigérien n’a rien d’un coup d’Etat. « Il s’agit ici d’une prise d’otages, d’un kidnapping », relèvet-t-il avant de poursuivre: « Et lorsqu’on est face à une prise d’otages ou à un kidnapping, on n’est pas dans une négociation de propositions. L’objectif premier est de pouvoir faire libérer l’otage, et que l’otage revienne à une vie normale. Donc, dans le cas présent, l’objectif c’est de faire en sorte que le président Bazoum, président démocratiquement élu par le peuple nigérien, reprenne ses fonctions de président du Niger ».
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S’il devait avoir une intervention militaire au Niger, il ne s’agit pas d’intervenir contre un pays.
Olushegun Adjadi Bakari
Le Bénin prêt à intervenir militairement
Alors que la question suscite assez d’intérêts, surtout avec les mises en garde notamment du Burkina et du Mali, le ministre des affaires étrangères du Bénin, rassure cependant, de la disponibilité de son pays à déployer un contingent militaire au Niger. En effet, à la question de savoir si le pays dirigé par Patrice Talon se mettrait aux côtés des autres Etats membres de la Cédéao dans le cas d’une intervention militaire, la réponse d’Olushegun Adjadi Bakari a été sans ambages. « Bien sûr que le Bénin, en tant que membre de la Cédéao, comme les autres pays de la Cédéao, sont prêts à participer à la résolution de cette crise », a-t-il laissé entendre.
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Le chef de diplomatie béninoise poursuit : « S’il devait avoir une intervention militaire au Niger, il ne s’agit pas d’intervenir contre un pays ». Selon lui, au Niger, il est question « d’aller libérer une autorité démocratiquement élue, prise en otage par des personnes qui avaient la charge de sa sécurité ». Le chef de la diplomatie béninoise précise qu’en réalité, « on n’est pas dans le cas de guerre ».
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