Alors qu’une embellie semblait s’esquisser entre Paris et Alger, l’Algérie a ordonné l’expulsion de 12 agents de l’ambassade de France en réaction à la mise en examen de trois ressortissants algériens impliqués dans l’enlèvement de l’influenceur Amir Boukhors. La France dénonce une décision « sans lien avec la procédure judiciaire » et menace de réagir immédiatement.
Les relations entre la France et l’Algérie replongent dans la tourmente. Dimanche 13 avril 2025, Alger a sommé 12 agents de l’ambassade de France, relevant du ministère français de l’Intérieur, de quitter son territoire dans un délai de 48 heures. Cette décision, qualifiée de « mesure de rétorsion » par Paris, intervient après la mise en examen de trois ressortissants algériens soupçonnés d’avoir participé à l’enlèvement de l’opposant et influenceur Amir Boukhors, alias Amir DZ, sur le sol français.
Parmi les suspects, figure un agent consulaire algérien en poste en France. Selon le Parquet national antiterroriste (Pnat), les hommes ont été mis en examen pour « arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour », en lien avec une entreprise terroriste. Ils sont également poursuivis pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et placés en détention provisoire.
Alger dénonce un « développement inadmissible et inqualifiable »
Le ministère algérien des Affaires étrangères a vivement réagi à ces inculpations, dénonçant un « développement inadmissible et inqualifiable » qui porterait un « grand dommage aux relations algéro-françaises« . Dans la foulée, la décision d’expulsion est tombée, marquant un coup de tonnerre dans les relations diplomatiques entre les deux pays.
Jean-Noël Barrot, chef de la diplomatie française, a exhorté Alger à revenir sur sa décision, la qualifiant de « sans lien avec la procédure judiciaire en cours« . Il a prévenu que la France se réserve le droit de « répondre immédiatement » en cas de maintien de l’expulsion.
Ce regain de tensions vient contrecarrer les efforts récents de réconciliation. Il y a quelques jours à peine, Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune semblaient sceller une nouvelle ère de coopération, pour mettre fin à une crise diplomatique aiguë. L’affaire Amir DZ relance brusquement la méfiance entre les deux capitales, et fait planer le spectre d’un nouvel affrontement diplomatique.