Après le passage dévastateur du cyclone Chido, qui a causé d’importantes pertes humaines et matérielles à Mayotte, le gouvernement français a annoncé une série de mesures d’urgence pour soutenir les sinistrés et relancer l’économie locale. La visite du président Emmanuel Macron sur l’île a néanmoins été marquée par des tensions et des propos polémiques.
Le cyclone Chido, qui a frappé Mayotte le 13 décembre 2024, a laissé derrière lui un lourd bilan humain et matériel. Avec 35 morts, 67 blessés graves et plus de 2 400 blessés légers, la catastrophe a plongé l’île dans une crise sans précédent. En réponse, le Premier ministre François Bayrou a détaillé des mesures immédiates pour accompagner la population et soutenir les entreprises touchées.
Pour prévenir une flambée des prix, le préfet de Mayotte a été doté en effet de pouvoirs spéciaux jusqu’en juin 2025. Les prix des produits essentiels, tels que l’eau, les denrées alimentaires, les matériaux de construction et les produits d’hygiène, seront strictement régulés.
Sur le plan économique, le gouvernement a instauré une procédure simplifiée pour le chômage technique et suspendu les cotisations sociales et les échéances fiscales. Ces mesures s’accompagnent d’un dispositif d’aides spécifiques pour les travailleurs indépendants et d’une cellule de crise économique mobilisant acteurs locaux et fédérations nationales.
Priorités de reconstruction
Les défis immédiats incluent l’accès à l’eau potable, la sécurisation des zones sinistrées et la construction d’abris temporaires pour les 10 000 déplacés. Le cyclone a d’ailleurs causé des dégâts majeurs : destruction de milliers de maisons, coupures prolongées d’électricité et d’eau, et paralysie des infrastructures essentielles.
Cependant, les enjeux structurels de l’île, exacerbés par cette catastrophe, nécessitent des réponses à long terme.
Lors de sa visite sur l’île les 19 et 20 décembre, Emmanuel Macron a constaté l’étendue des dégâts et échangé avec les sinistrés. Toutefois, sa présence a suscité des réactions hostiles, des habitants exprimant leur mécontentement par des huées et des slogans tels que « Macron démission ! »
La déclaration controversée du président français, affirmant : « Si ce n’était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde ! », a provoqué une vague d’indignation, y compris au sein des associations locales, qui dénoncent un manque d’empathie face à la détresse des Mahorais.