Le 4 avril 2024, Daabaaru Tv, média en ligne basé à Parakou dans le Nord du Bénin, a diffusé dans son émission “Jeudi Libre”, une séquence concernant la répression du non-port de casque à Sirarou, un village de la commune de N’dali. L’élément ainsi diffusé présente un sieur nommé Karim Bio Mago, instituteur à l’école primaire publique de Gbégourou dans la commune de N’dali, relatant que les agents de la Police républicaine auraient exigé et obtenu le paiement d’une somme de dix mille (10 000) francs CFA d’un motocycliste transportant un cadavre au motif que le de cujus ne portait pas de casque.
La vidéo devenue virale sur la toile a déclenché une série de réactions qui ont conduit d’abord, à l’ouverture d’une enquête par la police républicaine, comme le précise d’ailleurs, la police républicaine elle-même dans une publication mardi 11 juin sur son site. La dite enquête a ensuite conduit à l’audition et la présentation au parquet le lundi 10 juin 2024, de l’instituteur ayant relaté les faits ainsi que les trois journalistes, tous concernés par une procédure judiciaire de « propagation de fausses nouvelles et diffusion de fausses informations via les réseaux sociaux ».
Après avoir été écoutés une première fois ce lundi, Barnabas Orou Kouman, Ismaël Balogou, Romaric Fedjebe et Kario Bio Mago ont d’ailleurs été menottés, embarqués dans le véhicule de la Police Républicaine, puis conduits à la représentation de l’OCRC dans la ville de Parakou. Les trois journalistes ont été relâchés quelques heures après, mais placés sous convocation. Malheureusement, le sieur Karim Bio Mago pour ce qui le concerne, a vu la mesure de garde à vue se maintenir pour lui.
Nous comprenons que les circonstances entourant cet incident ont pu causer des préoccupations légitimes et des malentendus. Nous tenons à souligner que notre intention n’était en aucun cas de ternir la réputation ou de porter préjudice à la Police Républicaine.Barnabas Orou Kouman, Promoteur du groupe de presse Daabaaru
Les excuses publiques de Daabaaru
Très vite, la nouvelle a embrasé la toile et suscité dans le rang des professionnels des médias notamment, une grosse inquiétude. Entre accusations sur un manque de professionnalisme dans la diffusion de l’information, la violation des droits du journaliste et des appels à la mise en liberté des mis en cause, les réactions fusaient bien de toute part. Face à la situation, le média a fait une déclaration publique. En effet, dans un communiqué, Daabaaru Tv a présenté des excuses et clarifié le contexte de l’émission incriminée, affirmant qu’il s’agissait d’un malentendu. Le média a également exprimé sa volonté de coopérer pleinement avec les autorités compétentes.
Le verdict du Tribunal de Parakou
Le mardi 11 juin, ils ont tous été présentés à nouveau au Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de 1ère classe de Parakou. A l’issue du procès qui selon les informations parvenues à Africaho dans une ambiance de forts arguments avancés notamment par les deux parties, l’instituteur qui a relaté les faits, ainsi que les trois journalistes ont été reconnus coupables des faits de propagation de fausses nouvelles et diffusion de fausses informations via les réseaux sociaux.
Kario Bio Mago a pour sa part, été placé sous mandat de dépôt et écroué à la maison d’arrêt de Parakou. Quant aux journalistes, ils ont été condamnés à six mois d’emprisonnement avec sursis et à une amende de cinq cent mille (500 000) francs CFA chacun.
J’ai bon espoir que des épisodes du genre, nos médias n’en connaissent plus. Daabaaru renouvelle son engagement de continuer à informer le public avec encore plus de rigueur et de professionnalisme.
C’est notre mission et nous nous efforcerons de toujours la remplir.Barnabas Orou Kouman