Déforestation en Afrique : près de 30 millions d’hectares de forêts perdus en dix ans

Narcisse Aberekere
3 min
Déforestation en Afrique

Malgré des projets ambitieux comme la Grande Muraille Verte et l’Initiative AFR100, le continent africain continue de voir disparaître des millions d’hectares de forêts. La restauration progresse, mais demeure insuffisante face à l’ampleur des pertes.

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Déforestation : le continent africain face à une perte inquiétante

L’Afrique reste verte mais de moins en moins. En dix ans, près de 30 millions d’hectares de forêts ont disparu, selon les chiffres publiés par l’Agence Ecofin à partir du dernier rapport de la FAO sur l’évaluation des ressources forestières mondiales. En dépit des engagements pris en faveur de la restauration, la tendance reste préoccupante.

En effet, le continent, qui abrite environ 16 % du couvert forestier mondial, conserve la quatrième place mondiale derrière l’Europe, l’Amérique du Sud et la zone regroupant l’Amérique du Nord et centrale. Mais sa superficie forestière est passée de 692,2 millions d’hectares en 2015 à 662,6 millions en 2025. L’Afrique de l’Est et l’Afrique australe concentrent plus de la moitié des pertes, principalement en Angola, en Tanzanie et au Mozambique. En Afrique centrale, la République démocratique du Congo enregistre la plus forte perte annuelle, estimée à 283 000 hectares.

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Les causes sont connues. L’agriculture extensive, la production de bois à usage domestique ou industriel, souvent non contrôlée, et l’exploitation illégale des forêts figurent parmi les principaux facteurs cités par la FAO. Ces pratiques continuent d’exercer une forte pression sur les écosystèmes, malgré les programmes de reboisement et les mesures de conservation.

Des progrès sont tout de même observés. L’Agence Ecofin note que la superficie de forêts plantées a augmenté de 16,6 % entre 2015 et 2025, atteignant 14 millions d’hectares. Les forêts situées dans les aires protégées ont, elles aussi, progressé de 6,4 %, tandis que celles bénéficiant de plans de gestion à long terme représentent désormais 22 % du couvert forestier africain.

Ces avancées sont soutenues par des programmes continentaux tels que l’Initiative africaine de restauration des paysages forestiers (AFR100), lancée en 2015, et l’Initiative de la Grande Muraille Verte (GMV), initiée en 2007. Ces deux projets visent, à l’horizon 2030, la restauration de 200 millions d’hectares de terres dégradées à travers l’Afrique.

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Cependant, les progrès enregistrés ne suffisent pas encore à inverser la tendance. Les pertes demeurent supérieures aux gains, et la déforestation continue de grignoter les forêts naturelles à un rythme soutenu. Pour les experts cités par l’Agence Ecofin, la restauration du couvert forestier africain dépendra dans les années à venir de la capacité des États à renforcer les politiques de gestion durable, à mobiliser davantage de financements et à impliquer les communautés locales dans la protection des forêts.

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