« Démocratie abîmée » au Bénin : Rachidi Gbadamassi se prononce sur la coalition de l’opposition

Touré Soulémane
Lecture : 4 min
Rachidi Gbadamassi, ancien député béninois.

L’ex-député Rachidi Gbadamassi, s’est prononcé sur le nouveau cadre de concertation mis sur pied dimanche novembre 2024, par les forces de l’opposition béninoise. L’acteur politique critique le fondement de cette alliance et dénonce des “dérives politiques”.

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L’ancien parlementaire, Rachidi Gbadamassi est le premier acteur politique à régir sur le nouveau cadre de concertation politique crée par les partis de l’opposition béninoise dimanche 10 novembre dernier. Ce nouveau cadre vise notamment à regrouper les forces de l’opposition en vue de se préparer pour les perspectives électorales de 2026. Toutefois, cette initiative a été vivement critiquée par Rachidi Gbadamassi, ancien député et ex-maire de Parakou.

En effet, selon Gbadamassi, ce nouveau creuset d’opposition est non seulement “illégal”, mais aussi voué à l’échec. L’ancien parlementaire estime que la constitution du Bénin garantit la liberté d’association, mais celle-ci ne s’étend pas aux associations politiques informelles comme celle envisagée par l’opposition. Pour lui, une telle entité ne peut pas être considérée comme une alliance politique, car le Code électoral béninois interdit désormais les alliances politiques dans le cadre des élections.

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Un cadre de concertation au carrefour de tous les maux ?

L’ex-député souligne qu’aucune loi de la République ne reconnaît ce cadre de concertation comme une organisation légale, ce qui l’empêcherait de mener des activités publiques sans risquer la dispersion par les forces de l’ordre. Il a d’ailleurs mis en garde les initiateurs de ce mouvement : « J’espère que lorsqu’ils feront une demande d’occupation d’infrastructures publiques pour leurs activités et qu’ils se heurteront à un refus pour cause d’illégalité, ils ne se présenteront pas comme des victimes », a-t-il déclaré selon Bénin Web TV.

Outre la question de la légitimité, Rachidi Gbadamassi critique également l’approche stratégique de l’opposition. Il voit dans cette initiative une tentative de masquer les difficultés internes de l’opposition, notamment l’incapacité à présenter un duo de candidats solides face à ceux de la mouvance présidentielle. Selon lui, cette concertation est une fuite en avant destinée à justifier un échec futur plutôt qu’un effort sérieux pour renforcer les partis et s’adapter au nouveau contexte politique, notamment la barrière des 20 % de voix exigée par le Code électoral pour participer aux élections.

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“L’État sera impitoyable”, a t-il averti

D’une part, l’ancien député n’a pas hésité à annoncer que toute délinquance politique, qu’elle prenne la forme de violences ou de comportements anticonstitutionnels, sera fermement réprimée par l’État. “L’État sera impitoyable”, a t-il prévenu, en appelant à une vigilance accrue face à toute tentative de déstabilisation du processus démocratique.

Par ailleurs, en attendant, la nouvelle coalition de l’opposition devra surmonter bien des obstacles, non seulement juridiques, mais aussi internes, pour convaincre l’opinion publique et les électeurs de sa légitimité. Rachidi Gbadamassi, en réaffirmant la rigueur de l’État, semble rappeler aux opposants qu’une marche vers la légalité et la cohésion sera leur véritable défi à l’approche des prochaines échéances électorales.

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