En Algérie, plus de 50 ressortissants béninois attendent depuis plus de trois mois, des laissez-passer pour leur rapatriement volontaire. Ces migrants évoquent des conditions de vie précaires et exhortent les autorités béninoises et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), à accélérer le processus de leur retour, retardé par des formalités administratives.
En marge de la Guinée équatoriale où, il a été annoncé jeudi 18 octobre, un rapatriement de migrants béninois, le ministère des affaires étrangères est attendu, également sur un dossier de migrants béninois bloqués en Algérie. En effet, environs 150 migrants selon, les chiffres parvenus à Africaho, ces ressortissants du Bénin font depuis plusieurs mois, face à un statuquo. Inscrits au programme de retour volontaire de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ils attendent toujours les laissez-passer indispensables à leur rapatriement, faute de passeports valides. La procédure, qui nécessite une coordination entre les autorités béninoises et l’OIM, semble évoluer lentement, selon eux.
“Nous sommes inscrits auprès de l’OIM depuis des mois, mais rien n’avance”, confie Bakari, l’un des migrants Béninois bloqués en Algérie. Selon ce dernier, qui s’est d’ailleurs inscrit au programme de retour volontaire dès le 1er juillet 2024, un agent de l’OIM lui aurait annoncé en août dernier dans une conversation téléphonique, l’arrivée d’une mission béninoise début septembre, pour identifier les migrants et leur fournir les documents nécessaires à leur rapatriement. Mais, constate-il, avec regret, rien n’a été fait dans ce sens jusqu’à cette date malgré ce qu’il a qualifié de « conditions de vie déplorables ». C’est du moins, ce qu’il confie à Africaho.
Des conditions de vie désastreuses et un risque de refoulement imminent
La situation devient critique, d’autant plus que, selon le collectif, les migrants risquent un refoulement par les autorités algériennes à partir du 25 octobre. L’urgence est palpable pour ces ressortissants, qui craignent de se retrouver expulsés dans des conditions déplorables, après des mois passés dans des hébergements insalubres ou sans abri. « Nous préférons rentrer chez nous que de risquer d’être expulsés de force dans des conditions déplorables », affirme Abdul, un autre migrant.
« Là où nous dormons, c’est dégueulasse. Il y en a qui dorment à l’air libre, mais heureusement, j’ai trouvé un frère malien chez qui je dors », a renchéri Bakari. Le collectif dénonce également la lenteur de la procédure malgré leurs multiples démarches administratives vis-à-vis de l’OIM Algérie et les nombreux appels à l’aide, relayés par des vidéos sur TikTok et d’autres réseaux sociaux. Chaque tentative de dialogue avec l’OIM aboutit à la même réponse : « Nous attendons la délégation du Bénin pour vous délivrer les laisser-passer ».
Une mission d’identification bientôt en Algérie
Interrogé ce vendredi 18 octobre 2024, une source diplomatique proche du ministère des Affaires étrangères du Bénin a évoqués des détails subtiles sur la situation. Selon la source, le ministère des Affaires Etrangères du Bénin est profondément préoccupé par cette situation à laquelle, il attache une attention particulière. Pour ce qui est du nombre de migrants, les chiffres avoisinent effectivement les 150. Olushegun Bakari, chef de la diplomatie béninoise, a, d’après nos informations, donné des instructions strictes pour que les ressortissants béninois bloqués en Algérie puissent regagner leur pays dans les plus brefs délais.
“Des formalités sont en cours au niveau de l’OIM et une mission du Bénin devrait se rendre en Algérie à la fin de ce mois d’octobre avec pour mission: d’identifier les migrants béninois, de vérifier leur nationalité et de leur délivrer les laisser-passer nécessaires”, précise notre source. Une fois les formalités administratives finalisées, a-t-elle poursuivi, un avion affrété par l’OIM Algérie, en coordination avec les autorités béninoises, assurera leur retour à Cotonou en “on way”. “À A leur arrivée, un mécanisme d’admission et de réintégration…..avec le soutien du Ministère de la santé et celui d’autres ministères sectoriels ” sera mis en place, a-t-elle conclu.
Alors que l’espoir d’un retour s’éloigne avec chaque jour qui passe, les migrants béninois bloqués en Algérie espèrent que cette intervention des autorités béninoises, attendue de longue date, marquera enfin la fin de leur calvaire. Une issue qui, selon eux, n’est plus une option mais une urgence humanitaire.