Des ONG africaines portent plainte contre Bolloré pour corruption et recel

Casimir Vodjo
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Bolloré

Le collectif Restitution Afrique (RAF), regroupant onze ONG d’Afrique de l’Ouest et de France, a déposé une plainte devant le parquet national financier (PNF) à Paris contre le groupe Bolloré. Les plaignants accusent l’entreprise de recel et de blanchiment d’argent, pointant du doigt des concessions portuaires obtenues sans appel d’offres dans plusieurs pays africains. Ils exigent la restitution des fonds issus de ces activités qu’ils jugent illicites.

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Le collectif RAF a officiellement saisi la justice française ce mardi 18 mars 2025, en déposant une plainte contre le groupe Bolloré, Vincent Bolloré et Cyrille Bolloré. Selon les informations relayées par franceinfo et BFMTV, cette plainte repose sur des soupçons de recel et de blanchiment d’argent, en lien avec l’attribution de concessions portuaires dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.

D’après l’avocat des plaignants, Me Antoine Vey, la stratégie du groupe Bolloré aurait reposé sur des relations privilégiées avec des responsables politiques africains, lui permettant d’obtenir ces concessions sans appel d’offres, en échange de soutiens financiers et politiques. L’ONG dénonce l’influence exercée par le groupe français sur les élites locales pour s’imposer comme acteur incontournable du secteur portuaire ouest-africain.

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Outre les conditions d’obtention de ces concessions, la plainte met également en cause la vente en 2022 de Bolloré Africa Logistics à l’armateur italo-suisse MSC pour 5,7 milliards d’euros. RAF estime que ces fonds pourraient provenir d’activités illicites et exige qu’ils soient restitués aux populations affectées par ces pratiques. Une demande rendue possible par une loi française de 2021, qui impose que les avoirs confisqués dans des affaires de corruption internationale servent au financement de projets de développement.

Le collectif rappelle également que le groupe Bolloré a déjà été inquiété par la justice. En 2021, une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP) lui avait permis d’échapper à des poursuites en versant 12 millions d’euros pour des faits de corruption au Togo. Par ailleurs, en 2024, le PNF avait requis un renvoi en procès de Vincent Bolloré pour corruption. La décision finale revient désormais à un juge d’instruction.

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