À l’approche des élections générales de 2026 au Bénin, le débat politique se tend de nouveau autour du quitus fiscal, ce document indispensable pour prouver qu’un candidat est en règle vis-à-vis du fisc. Introduite sous le mandat du président Patrice Talon, cette exigence du code électoral a déjà provoqué par le passé l’invalidation de plusieurs candidatures, ce qui avait nourri de vives accusations d’exclusion.
Bénin : le quitus fiscal rallume la polémique à l’approche de la présidentielle de 2026
Au Bénin, la méfiance s’est rallumée dès l’annonce de la candidature de Romuald Wadagni, actuel ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances, désigné pour porter les couleurs de la majorité présidentielle. Les Démocrates, principale formation d’opposition, pointent un conflit d’intérêts : c’est en effet l’administration fiscale, relevant de ce ministère, qui est chargée de délivrer le précieux sésame.
Les critiques se sont renforcées lorsque la Direction générale des impôts a d’abord demandé aux requérants de préciser, sur la plateforme de demande en ligne, le type d’élection pour lequel ils sollicitent le quitus. L’opposition a aussitôt dénoncé un fichage politique déguisé. Après échanges avec la Commission électorale nationale autonome, la DGI a finalement retiré cette exigence.
La Direction générale des impôts doit complètement montrer patte blanche pour que nous puissions avoir des raisons de croire en son impartialité. Nous gardons nos réserves et attendons les premiers quitus.
Guy Mitokpè, Porte-parole du parti Les Démocrates
Malgré ce rétropédalage, la méfiance demeure. Guy Mitokpè, cadre des Démocrates, prévient que son parti « garde ses réserves » et attend de voir comment seront délivrés les premiers quitus avant de juger de l’impartialité de l’administration fiscale.
Les assurances de la Direction Générale des Impôts
Face à ces critiques, le directeur général des impôts, Nicolas Yénoussi, se veut apaisant. Il assure que le processus d’obtention du document est clair et que toutes les conditions sont connues. Selon lui, les ajustements opérés suffisent à garantir que « tout se déroulera dans les règles ».
Les dossiers de candidature pour l’élection présidentielle devront être déposés entre le 10 et le 14 octobre 2025. Ce sera l’épreuve de vérité pour mesurer si les engagements pris par l’administration fiscale convaincront une opposition toujours en quête de garanties.