Face à la recrudescence des actes de banditisme à Kinshasa, la police congolaise a annoncé, vendredi 31 octobre 2025, le renforcement de l’opération « Kanga Kanga » — littéralement « arrêter sans pitié ». L’objectif est de reprendre le contrôle des quartiers gagnés par la criminalité urbaine et neutraliser les membres des gangs dits « Kulunas », qui sèment la terreur dans la capitale.
RDC : la police durcit la traque aux gangs de Kinshasa
Les kulunas ont désormais de l’insomnie à Kinshasa. La police a menacé de renforcer la traque dans l’opération « Kanga Kanga ». Le signal de ce durcissement a été donné lors d’une grande parade au stade des Martyrs, en présence d’un millier de policiers mobilisés pour l’occasion. Ces unités ont reçu de nouvelles instructions du commissaire provincial, le général Israël Kantu, en vue d’intensifier les opérations de sécurité publique dans les zones à haut risque.
Selon la police citée par de nombreux médias locaux, les forces engagées mèneront désormais des descentes de proximité, maison par maison et quartier par quartier, afin d’identifier et d’interpeller les membres des gangs organisés. « L’objectif est de mettre fin à l’impunité et de restaurer la sécurité dans chaque commune », a déclaré un officier supérieur sous couvert d’anonymat sur Top Congo.
Lancée il y a plus d’un mois, l’opération « Kanga Kanga » a permis plusieurs arrestations, mais les résultats restent jugés mitigés par la population. Dans plusieurs communes, notamment à Masina, Ndjili, Kimbanseke et Selembao, les agressions, braquages et cambriolages se poursuivent à un rythme alarmant.
Les habitants dénoncent un sentiment d’insécurité quasi permanent, accentué par la prolifération d’armes légères et le manque de présence policière effective sur le terrain.
Des craintes d’abus exprimées par les ONGs
Si les autorités promettent la fermeté, certaines voix s’élèvent pour alerter sur les risques de dérive. Des organisations de la société civile redoutent que la lutte contre les Kulunas ne donne lieu à des abus, des bavures policières ou des arrestations arbitraires, déjà observées lors de précédentes campagnes sécuritaires.
« Nous comprenons la nécessité de sécuriser la population, mais cela ne doit pas se faire au détriment des droits humains », a déclaré un membre du Réseau des ONG pour la Justice et la Sécurité sur Radio Okapi. Ces organisations annoncent d’ailleurs une surveillance étroite du déroulement de l’opération.
À travers cette opération, la police dit vouloir rassurer les populations à l’approche des fêtes de fin d’année. Car l’insécurité devenue chronique et grandissante inquiète de plus en plus. Les populations espèrent alors « l’éradication totale des gangs », dans cette mégapole de plus de 20 millions d’habitants.
			