À moins de six semaines de la présidentielle tunisienne, le président Kaïs Saïed a entrepris un remaniement d’une ampleur inédite. Ce dimanche, la présidence tunisienne a annoncé la nomination de 22 nouveaux ministres et secrétaires d’État, remplaçant ainsi presque l’intégralité du gouvernement en place.
Alors que la présidentielle approche à grands pas, Kaïs Saïed remanie son gouvernement. Le remaniement, dévoilé par la présidence sur les réseaux sociaux, marque un tournant décisif dans la politique tunisienne. Sur les 30 ministres du gouvernement, seuls 8 conservent leurs postes, tandis que les autres ont été évincés. Ce bouleversement intervient après que le présidence en lice pour sa propre succession ait déjà évincé le chef du gouvernement Ahmed Hachani il y a un peu plus de deux semaines, sans fournir d’explications.
Parmi les ministres remerciés se trouvent Kamel Feki, ancien ministre de l’Intérieur, et Malek Ezzahi, ancien ministre des Affaires sociales, qui faisaient partie du cercle rapproché du président. Leur éviction, ainsi que celle d’Imed Memmich, ministre de la Défense, et de Nabil Ammar, ministre des Affaires étrangères, soulève des questions sur les véritables motivations derrière ces changements.
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Un remaniement intervenu à l’approche de la présidentielle
Le timing de ce remaniement n’est pas sans soulever d’interrogations. À l’approche d’une élection présidentielle qui se tiendra début octobre, et dans un contexte où une grande partie des candidatures a été invalidée, Saïed semble vouloir réaffirmer son autorité. Le président, qui ne fait face qu’à deux autres candidats, semble déterminé à renforcer son contrôle sur les institutions gouvernementales et à préparer le terrain pour son élection.
Les raisons officielles de ce remaniement restent floues. Le président Saïed n’a pas fourni de détails sur les motifs de ces changements massifs, ni sur les raisons qui ont conduit à l’éviction de membres de son propre cercle proche.
Ce remaniement pourrait être interprété comme une tentative de Saïed de se repositionner politiquement à un moment critique, en consolidant son pouvoir et en réajustant la stratégie gouvernementale pour mieux faire face aux défis à venir. Les observateurs politiques et les citoyens tunisiens attendent maintenant de voir comment ces changements influenceront le paysage politique et la dynamique de la campagne présidentielle.