Masisi-Centre, une localité de l’est de la RDC, est tombée aux mains des rebelles du M23 après de violents affrontements avec les forces armées congolaises. Ce nouvel épisode du conflit va aggraver la crise humanitaire dans la région.
La rébellion du M23 a pris le contrôle de Masisi-Centre, chef-lieu du territoire du même nom, samedi 4 janvier 2025, après de violents combats opposant les rebelles aux Forces armées de la RDC (FARDC) et aux groupes d’auto-défense locaux Wazalendo. L’information a été relayée par plusieurs sources locales et confirmée par la radio onusienne Okapi.
Des témoignages rapportent que les affrontements, débutés vendredi sur les collines de Bweremana, ont abouti à la chute de plusieurs localités stratégiques, notamment Karele, Lushebe et Masisi-Centre. La vidéo d’un meeting tenu par des rebelles lourdement armés dans la ville conquise a circulé sur les réseaux sociaux, avec des propos affirmant leur intention de « libérer » la population. Cette vidéo a été relayée par Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23.
Face à cette situation, des milliers d’habitants ont fui les violences. Certains se sont réfugiés autour de l’Hôpital général de Masisi, tandis que d’autres ont pris la direction de localités plus éloignées, comme Nyabiondo et Bukombo. Le député provincial Alexis Bahunga, élu du territoire de Masisi, a appelé le gouvernement de Kinshasa à intensifier les efforts pour libérer les zones occupées par les forces de la coalition M23/RDF, accusée de bénéficier du soutien du Rwanda.
Silence des autorités congolaises
Malgré l’ampleur des événements, aucune réaction officielle des autorités militaires congolaises n’avait été enregistrée dimanche à 11h GMT. Ce silence contraste avec l’urgence de la situation, alors que les affrontements se poursuivent et que la population civile subit les conséquences de ces violences récurrentes.
Depuis 2021, le M23 a intensifié ses opérations contre les FARDC, consolidant sa présence dans plusieurs localités stratégiques de l’est du pays. Les tentatives de négociation, comme le processus de paix de Luanda en décembre 2024, ont échoué, laissant la région en proie à une instabilité chronique et à des tensions exacerbées entre la RDC et le Rwanda.