À quelques heures de la passation de pouvoir, Joe Biden a accordé lundi, une série de grâces préventives à plusieurs personnalités, visant à les protéger d’éventuelles poursuites judiciaires sous la présidence de Donald Trump. Ces grâces concernent des élus et des fonctionnaires ayant été dans la ligne de mire du milliardaire républicain.
Joe Biden protège certaines personnalités contre d’éventuelles poursuites judiciaires. Avant de céder sa place à Donald Trump, son prédécesseur encore devenu son successeur, il a pris un décret portant grâces préventives au profit de plusieurs personnalités. Parmi les bénéficiaires figurent notamment le général Mark Milley, ancien chef d’état-major des armées, le Dr Anthony Fauci, ancien responsable de la stratégie contre la COVID-19, et Liz Cheney, ancienne élue républicaine, devenue l’une des figures de proue de l’opposition au sein de son parti. Ces grâces concernent également les membres de la commission d’enquête sur l’assaut du Capitole en janvier 2021, ainsi que les policiers qui ont témoigné devant celle-ci.
Dans un communiqué, Joe Biden a justifié sa décision en évoquant un contexte « exceptionnel », précisant que ces grâces visaient à protéger ces individus des « poursuites judiciaires injustifiées et politiquement motivées ». Il a également exprimé son inquiétude face aux menaces et intimidations auxquelles certains serviteurs de l’État ont été confrontés, soulignant que certains d’entre eux avaient même été menacés de poursuites.
Des membres de sa famille également grâciés
À quelques minutes de quitter ses fonctions, Biden a également gracié cinq membres de sa famille, dénonçant les attaques incessantes qu’ils avaient subies, motivées par des raisons partisanes. « Ma famille a été visée dans le seul but de m’atteindre, c’est la pire forme de politique », a-t-il déclaré.
Cette initiative intervient après les promesses de Donald Trump, qui, lors de sa campagne, avait évoqué des poursuites contre ceux qu’il considérait comme ses ennemis politiques, affirmant que « ceux qui ont triché seront poursuivis avec toute la rigueur de la justice ».
Réactions des bénéficiaires
Le général Milley, qui avait ouvertement critiqué Trump en le qualifiant de « fasciste », a exprimé sa gratitude envers Biden, soulignant qu’après 43 ans de service, il ne souhaitait pas passer ses derniers jours à se défendre contre des attaques injustes.
Le Dr Fauci, régulièrement visé par les critiques de la droite et des partisans de Trump, a remercié Biden tout en réaffirmant qu’il n’avait commis aucun acte criminel. Il est depuis longtemps une cible de théories complotistes et a même fait l’objet d’un livre accusateur de Robert F. Kennedy Jr., choisi par Trump pour diriger le ministère de la Santé.
Liz Cheney, quant à elle, s’est imposée comme une voix de l’opposition au sein du Parti républicain, après avoir perdu son siège en 2022 au profit d’une candidate favorable à Trump.
Les dernières mesures de clémence de Joe Biden
Ces grâces s’inscrivent dans un ensemble plus large d’actions de clémence de la part du président sortant. En décembre, Biden avait déjà accordé 39 grâces et 1500 commutations de peines. Au total, il a commué près de 2500 peines pour des délits non violents liés à la drogue. Ces décisions surviennent après la polémique générée par la grâce accordée à son fils Hunter en décembre 2024, un geste qui a alimenté les critiques de la droite dure, notamment en raison des accusations de fraude fiscale et de détention illégale d’armes à feu à son encontre.
Ainsi, avant de céder sa place à Donald Trump, Joe Biden a pris au delà de ces grâces préventives, des mesures controversées visant à protéger ses alliés et à limiter les représailles potentielles sous la future administration.