Après deux années d’intense immersion dans l’univers culturel béninois, le projet Patrimoine 2.0 dévoile ses résultats au grand public. Dans le cadre verdoyant du jardin botanique de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), une exposition en plein air met en lumière les œuvres produites grâce aux nouvelles technologies.
L’art et le numérique valorisent la culture béninoise. Lancée mercredi 26 mars 2025 à l’Université d’Abomey-Calavi, l’exposition du Projet Patrimoine 2. 0 va s’étendre jusqu’au 4 avril 2025. En effet, fruit d’un partenariat entre l’ambassade de France au Bénin, le ministère de la Culture, l’Agence de Développement des Arts et de la Culture (ADAC) et l’Institut National des Métiers d’Art, d’Archéologie et de Culture (INMAAC), cette exposition a été produite par Laboratorio Arts Contemporains.
D’abord, l’initiative a permis de « restituer le travail d’environ dix-sept organisations de la société civile et entités publiques, bénéficiaires de ce fonds », comme l’a souligné Lylly Houngnihin, Directrice Exécutive de Laboratorio Arts Contemporains selon les propos rapportés par Le Journal L’Etudiant Noir.
Ainsi, dans une approche novatrice, l’exposition rompt avec les formats traditionnels. « Déjà, on casse les codes ! Ce n’est pas une exposition d’une cohorte d’artistes, c’est une exposition de livrables de projet qui ont été mis en œuvre ces deux dernières années », précise-t-elle.
Le choix du jardin botanique comme cadre d’exposition n’est pas anodin. « Nous avons investi le jardin botanique qui, en soi, est un patrimoine naturel du Bénin et nous avons mis en conversation ce patrimoine naturel historique avec tout ce que les organisations de la société civile ont pu produire comme livrables à l’aide des technologies numériques »a indiqué la Directrice Exécutive de Laboratorio Arts Contemporains.
Le digital au service de la mémoire collective
L’ambassadrice de France près le Bénin, Nadège Chouat, a salué le travail accompli. « Cet événement est l’aboutissement de plus de deux années d’un programme extrêmement riche et varié dans le domaine de la valorisation du patrimoine béninois à l’heure de la digitalisation généralisée des savoirs », a-t-elle déclaré, avant d’exprimer sa gratitude envers « tous les acteurs institutionnels, privés ou associatifs engagés dans la restitution et la volonté commune d’agir en faveur de la préservation et de la valorisation des patrimoines béninois ».
Ensuite, présent à la cérémonie, Eric Folly Totah, représentant du ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts du Bénin, a quant à lui souligné l’importance de cette initiative. Selon lui, « notre engagement commun pour la préservation, la valorisation et la transmission du patrimoine culturel béninois » s’illustre pleinement à travers Patrimoine 2.0. Il insiste sur le fait que « cette exposition s’inscrit dans une dynamique de modernité où le numérique devient un puissant levier au service de notre mémoire collective ».
Entre tradition et innovation
L’exposition Patrimoine 2.0 témoigne d’une culture béninoise en constante évolution. Comme l’exprime Eric Folly Totah, « le projet met en lumière la richesse et la diversité de notre culture tout en offrant une vision résolument contemporaine de sa transmission ». Michel Meyer, réalisateur, a partagé son expérience avec enthousiasme. « Ça fait trente ans que je suis dans le métier, mais je continue d’apprendre » a-t-il laissé.
De son côté, David Gnaha, photojournaliste, a mis en avant l’exigence de son métier : « Le travail de photojournaliste est un travail de tueur », avant d’ajouter que « le photojournalisme, c’est de la photographie, mais il faut savoir écrire, c’est de la plume ».
Après les discours officiels, place à la découverte ! Étudiants, autorités et invités ont parcouru l’exposition, s’imprégnant des œuvres exposées. Entre masques traditionnels, tableaux artistiques et vidéos numériques, la restitution a su allier savoirs ancestraux et innovation technologique.
Patrimoine 2.0 s’impose ainsi comme un tournant majeur dans la valorisation du patrimoine béninois, prouvant que l’art et le numérique peuvent ensemble faire rayonner une culture à l’ère moderne.