L’ONG Aide à l’Église en détresse (AED), a publié le 21 octobre, un rapport annuel sur la liberté religieuse en Afrique. Le rapport note des inquiétudes relatives à de l’instabilité politique et la montée de l’extrémisme islamiste.
L’Afrique, nouvel épicentre du terrorisme religieux ?
L’Afrique reste visiblement le continent le plus durement frappé par les violences djihadistes. C’est le constat fait par l’Ong Aide à l’Eglise en détresse dans un rapport cité par RFI. « L’Afrique est devenue le théâtre de l’activité djihadiste la plus meurtrière », note sans détour le rapport de l’AED. De la Somalie au Mozambique, en passant par le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria et le Cameroun, des pans entiers du continent sont désormais sous la menace d’attaques répétées, constate l’organisation.
Selon le rapport, des groupes armés, souvent liés à Al-Qaïda ou à l’État islamique, exploitent la faiblesse des États et la pauvreté pour étendre leur influence. « Le Burkina Faso représente à lui seul 20 % des décès liés au terrorisme dans le monde », souligne Amélie Berthelin, responsable de l’information à AED, cité par le média français. Avant 2015, rappelle l’AED, le pays était un modèle de paix. « Désormais, les habitants vivent au rythme des attentats, des enlèvements et des arrestations. Les chrétiens comme les musulmans sont visés dès lors qu’ils refusent l’idéologie des djihadistes », ajoute-t-elle.
Des régimes autoritaires qui aggravent la situation selon l’AED
Au-delà de la menace terroriste, certains régimes autoritaires participent également à l’érosion de la liberté religieuse. Le rapport cite notamment l’Érythrée, dirigée par Isaias Afwerki, où des « actes de torture, détentions prolongées et persécutions massives » sont recensés contre des fidèles, toutes confessions confondues.
Pour l’AED, ces atteintes systématiques à la liberté de culte témoignent d’une double crise : celle de la gouvernance et celle du respect des droits humains fondamentaux.
Malgré ce constat alarmant, des dynamiques positives persistent. Dans plusieurs pays africains, le dialogue interreligieux demeure un levier de cohésion sociale. En République centrafricaine, par exemple, les leaders chrétiens et musulmans continuent de multiplier les initiatives communes pour promouvoir la paix et la tolérance.