Fin des accords militaires avec la France : Ousmane Sonko rappelle Emmanuel Macron à l’ordre

Casimir Vodjo
Lecture : 3 min
Ousmane Sonko - Premier ministre Sénégalais en conférence de presse avec Jean Luc Mélenchon @PSI

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a vivement réagi aux propos d’Emmanuel Macron sur le retrait des bases militaires françaises en Afrique. Il a démenti toute négociation préalable avec la France et réaffirmé la souveraineté du Sénégal dans cette décision, dénonçant également les propos jugés condescendants du Président français.

Ad imageAd image

Les propos d’Emmanuel Macron concernant le retrait des bases françaises en Afrique continuent de susciter des réactions au sein du continent. Dans sa déclaration ce lundi, le Président français a affirmé que ces départs auraient été négociés avec les pays concernés et que la France, par « commodité et politesse », leur aurait laissé la primeur de l’annonce.

Ousmane Sonko, Premier ministre sénégalais, a fermement démenti ces affirmations, insistant sur le fait qu’aucune discussion ni négociation n’a eu lieu entre Dakar et Paris à ce sujet. « La décision prise par le Sénégal découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain », a-t-il déclaré.

Lire aussi :  Lutte contre le terrorisme au Burkina Faso : "Cette guerre, nous allons la gagner", Ibrahim Traoré

« La France serait peut-être encore allemande aujourd’hui »

Le Premier ministre n’a pas seulement critiqué le caractère infondé des déclarations de Macron, il a également fustigé une posture jugée paternaliste. Macron avait affirmé qu’aucun pays africain ne serait aujourd’hui souverain sans l’intervention de la France. En réponse, Ousmane Sonko a rappelé que la France elle-même doit une partie de sa liberté aux soldats africains qui, durant la Seconde Guerre mondiale, ont combattu pour libérer le territoire français, souvent au prix de leur vie. « Sans eux, la France serait peut-être encore allemande aujourd’hui », a-t-il martelé, évoquant les souffrances et trahisons subies par ces combattants africains.

Par ailleurs, Ousmane Sonko a souligné le rôle controversé de la France dans la déstabilisation de certains États africains, comme la Libye, dont les conséquences continuent de peser sur la sécurité du Sahel. « La France n’a ni la capacité ni la légitimité pour assurer la souveraineté de l’Afrique. Elle a, au contraire, souvent contribué à son instabilité », a-t-il ajouté.

Lire aussi :  Est de la RDC : la rébellion du M23 s’empare de Masisi-Centre

Cette mise au point d’Ousmane Sonko réaffirme la volonté du Sénégal de prendre en main son avenir sans ingérence extérieure. À travers cette déclaration, Dakar envoie un message fort : le temps des relations déséquilibrées est révolu, et la souveraineté africaine ne saurait être instrumentalisée. Pour Paris, ces propos sonnent comme une invitation à reconsidérer sa posture face à un continent en pleine affirmation.

Partager cet article
1 commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *