La Grande Loge du Burkina Faso a tenu samedi 23 novembre 2024, son assemblée générale à Ouagadougou, marquée par l’absence notable des représentants français. Contrairement à d’autres délégations internationales, les “frères” français ont brillé par leur absence, tandis que les représentants russes ont affirmé leur présence.
La nouvelle orientation idéologique en cours au Burkina Faso a-t-elle un impact sur l’influence des communautés maçonniques de la France et de la Russie ? Samedi dernier, plusieurs frères de la Grande Loge du Burkina Faso se sont réunis sous la houlette du Grand Maître Alain Roger Coeffé. En effet, organisée après une précédente réunion tenu au Gabon à Libreville le 9 novembre, cette rencontre maçonnique a rassemblé des délégations venues de onze pays. Selon Jeune Afrique, le grand maitre a accueilli ses invités lors d’une réception tenue le 22 novembre. Le lendemain, l’assemblée a été suivie de la traditionnelle “soirée des dames”, un moment de convivialité et de célébration dans la communauté maçonnique.
Cependant, les “frères” français, traditionnellement présents à cette rencontre ont brillé de leur absence qui a suscité l’étonnement. Un fait qui a d’ailleurs été perçu comme un reflet de tensions politiques entre Paris et Ouagadougou.
La non-participation des Francs-maçons français, traditionnellement influents en Afrique francophone, suscite des interrogations. Ce désistement pourrait être interprété comme un signe des tensions croissantes entre Paris et Ouagadougou, exacerbées par le repositionnement géopolitique du Burkina Faso, qui se tourne de plus en plus vers des partenaires non occidentaux, comme la Russie.
La présence russe, un signal fort
La participation des “frères” russes à cette assemblée est un autre indice du changement de paradigme au sein des cercles d’influence burkinabè. Elle illustre la montée en puissance de la Russie sur le continent africain, y compris dans des sphères moins visibles comme celles des sociétés initiatiques.
Cette assemblée de la Grande Loge burkinabè reflète des dynamiques géopolitiques plus larges, où la Franc-maçonnerie devient également un terrain d’expression des alliances et des rivalités internationales. L’absence française et la présence russe à Ouagadougou ne sont pas anodines et traduisent les évolutions complexes des rapports de force au Burkina Faso et en Afrique de l’Ouest.