Franc-maçonnerie au Gabon : l’élection du nouveau grand maître face à de grandes turbulences

Paul Danongbe
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Brice Oligui Nguema, président de la transition au Gabon

Alors que le commun des observateurs pensait que le renversement d’Ali Bongo dans la nuit du 29 au 30 août 2023 n’aura de répercussions que sur le plan politique, ce coup d’Etat a aussi provoqué des mutations au sein de la Grande Loge du Gabon. En effet, à la tête de la famille maçonnique du Gabon depuis 2009, le fils d’Omar Bongo a également été évincé de son titre au sein de la GLG, et ce, en remplacement à l’actuel gouverneur de la province du Haut-Ogooué Jacques-Denis Tsanga, informait en octobre 2023, Africa Intelligence.

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Ce dernier, ajoute le média, aurait été élu grâce à l’influence Lin Mombo, pro-Grand-Maître numéro 2 de la loge et ancien président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP). L’élection non encore actée de Jacques-Denis Tsanga a été faite, non pas selon la tradition non processuel qui stipule que ce rôle soit exclusivement dévolu au chef de l’État, mais selon un autre processus piloté par Lin Mombo. En effet, au Gabon comme dans les pays francophones et anglophones colonisés par la franc-maçonnerie, les rites et les obédiences maçonniques sont érigés en norme puissante. Et ceci, en raison de leurs cercles d’influence qui prescrivent notamment que le Chef de l’État doit gouverner ces milieux.

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Sauf que cette hypothèse est au point mort pour le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition et actuellement dans les fonctions de Chef d’Etat au Gabon. Ce dernier, rapporte Jeune Afrique, « n’a jamais fréquenté assidûment les temples » malgré son initiative coordonnée par son présumé mentor le Général Flavien Nziengui Nzoundou. C’est sans doute, ce qui a permis au pro-Grand-Maître numéro 2 de la loge d’étendre son influence au grand collège de la Grande loge du Gabon, qui est par ailleurs, la direction stratégique de l’obédience.

Les prétendants au titre écartés

Selon Africa Intelligence dont l’information a été confirmée par Gabon Media Time, Lin Mombo dans sa démarche visant à obtenir le consensus autour de l’élection de Jacques-Denis Tsanga à la tête de la Grande loge du Gabon a dû écarter plusieurs prétendants. Gabon Media Time cite pour sa part, les hommes de Maixent Accrombessi, l’ancien tout-puissant directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba, à l’image d’Alex-Bernard Bongo, frère cadet du président déchu.

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Le média gabonais indique même que cette démarche aurait été encouragée par la Grande Loge unie d’Angleterre, maison mère de la franc-maçonnerie dite régulière, à laquelle appartient la GLG, ainsi que la Grande Loge nationale française (GLNF), et la Grande Loge de Russie, obédiences sœurs de la GLG. Cependant, cette élection qui n’était encore qu’à une phase préliminaire, et qui devrait être actée le mercredi 17 janvier dernier à Libreville n’a pas tenu. Et la raison est tout simple : les voix ne s’accordent pas autour de Jacques-Denis Tsanga.

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