Le tribunal correctionnel de Paris a reconnu Marine Le Pen et huit eurodéputés du Rassemblement national coupables de détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires européens. La cheffe de file de l’extrême droite risque une peine de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, ce qui pourrait compromettre sa candidature à l’élection présidentielle de 2027.
Le tribunal correctionnel de Paris a rendu ce lundi, son jugement très attendu dans l’affaire des assistants parlementaires européens du Rassemblement national (RN). Marine Le Pen et huit autres eurodéputés ont été déclarés coupables de détournement de fonds publics. Douze assistants parlementaires ont également été reconnus coupables de recel.
L’accusation avait requis une peine lourde à l’encontre de la finaliste des élections présidentielles de 2017 et 2022 : cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, cinq ans de prison dont deux ferme (une peine aménageable) et une amende de 300 000 euros. Le tribunal a estimé que les prévenus avaient indûment utilisé des fonds du Parlement européen pour rémunérer des personnes travaillant en réalité pour leur parti politique. Le préjudice a été évalué à 2,9 millions d’euros.
Face à cette condamnation, Marine Le Pen et ses proches dénoncent une décision à portée politique. « Les juges ont un droit de vie ou de mort sur notre mouvement », a-t-elle déclaré dans un entretien à « La Tribune Dimanche ». Son vice-président, Louis Aliot, a quant à lui assuré que cette affaire « ne nous affaiblira pas« , tout en évoquant une éventuelle candidature de Jordan Bardella en cas d’empêchement de Marine Le Pen.
De son côté, Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, a rappelé l’importance du respect de la séparation des pouvoirs et critiqué les tentatives d’influence de certains membres du gouvernement dans cette affaire. « On ne peut pas, à chaque fois qu’une décision nous dérange, dire que ce sont les magistrats qui sont politisés », a-t-il affirmé sur France 2.
Le sort politique de Marine Le Pen est désormais suspendu aux décisions de justice. Si la peine d’inéligibilité est confirmée, la dynamique du RN en vue de la présidentielle de 2027 pourrait être profondément bouleversée. En attendant, la cheffe de file de l’extrême droite a toujours la possibilité de faire appel de cette condamnation, ce qui pourrait prolonger l’incertitude quant à son avenir politique.