Le groupe parlementaire Les Démocrates (LD) a réuni la presse samedi 15 novembre 2025 à son siège à Cotonou pour dénoncer l’adoption au petit matin du même jour à l’Assemblée nationale, de la révision de la constitution béninoise. Le parti juge le processus entaché de graves irrégularités et annonce des recours devant les institutions compétentes.
Révision constitutionnelle au Bénin : les Démocrates parlent d’irrégularités et demandent l’annulation du vote
À peine adoptée, la modification de la Constitution du Bénin fait déjà objet de contestation au sein de l’opposition. Selon Les Démocrates, seule formation politique opposée au pouvoir de Patrice Talon à l’Assemblée nationale, c’est un texte voté dans la confusion et dans la “tricherie flagrante”.
Pour les élus du principal parti d’opposition qui étaient face à la presse samedi soir, plusieurs éléments survenus lors de la séance parlementaire — qui s’est déroulée dans la nuit de vendredi à samedi — laissent planer un doute sérieux sur la transparence du scrutin. Ils évoquent notamment des interruptions de l’électricité au moment du vote final. « Alors que nous étions presque à la fin du vote, une coupure d’électricité est soudainement intervenue », informe particulièrement le député Habib Woroucoubou. Selon lui, ces coupures auraient perturbé le déroulement du scrutin et auraient dû conduire à l’arrêt immédiat des travaux.
Le parti affirme également que la version de la proposition de loi soumise au vote ne comportait pas certaines modifications annoncées auparavant, notamment celles liées aux réajustements de mandats. Pour LD, cette situation remet en question la régularité même de la procédure législative.
Face aux journalistes, le groupe parlementaire a par ailleurs exprimé ses réserves sur l’impartialité du dépouillement. Car, au-delà des coupures d’électricité, les Démocrates disent avoir émis, dès le départ, des réserves sur la composition du bureau chargé du dépouillement. Mais ils n’auront pas été écoutés. Les deux scrutateurs désignés — Augustin Ahouanvoebla et Sofiath Tchanou, tous membres de la mouvance présidentielle, n’auraient pas garanti, selon eux, la neutralité indispensable à un scrutin de cette importance.
Malgré leurs protestations au sein de l’hémicycle, la procédure est allée à son terme, aboutissant à l’adoption du texte par 90 voix contre 19.
Les Démocrates vont faire des recours…
Estimant que le vote s’est déroulé « dans des conditions inacceptables », le groupe parlementaire annonce qu’il utilisera toutes les voies de recours offertes par la loi. Les députés exigent tout simplement l’annulation pure et simple de l’adoption de la réforme constitutionnelle.
De son côté, la mouvance balaie ces accusations. Le député Orden Alladatin, président de la commission des lois, assure qu’aucune coupure n’a été enregistrée pendant le dépouillement, qualifiant les affirmations de l’opposition de spéculations infondées. Le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, a lui aussi salué dans un message parvenu à Africaho le « sens élevé de responsabilité » des députés et affirme que le processus s’est déroulé normalement.
Quelle va être l’issue de ces recours quand on sait, comment les précédents recours faits par le parti dans le cadre de la présidentielle et des communales ont fini ?
