Le Dialogue National au Gabon propose des réformes majeures politiques, économiques et sociales. Au son des danses et des chants traditionnels, le nouveau Gabon a été révélé au travers de ce dialogue national qui a réuni l’ensemble des acteurs de la vie publique dans le pays.
En effet, après une prière, le président du dialogue, Monseigneur Iba Ba, a rappelé les enjeux de ces assises. Le rapport de la commission politique était particulièrement attendu, et les débats qui l’ont entouré ont été ardus, comme l’a reconnu son président Noël Bertrand Boundzanga. “Nous avons parcouru un chemin long et ardu, nous avons abordé des sujets d’une importance capitale pour notre nation. Nous avons pu poser les jalons d’un avenir meilleur.”, a-t-il déclaré selon des propos rapportés par RFI.
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Des réformes politiques actées
Les propositions de réformes politiques ont été adoptées par acclamation, marquant ainsi un tournant dans l’histoire politique du Gabon. Parmi ces mesures, une refonte majeure du paysage politique est annoncée, avec la suspension de tous les partis politiques jusqu’à la mise en place de règles plus strictes pour leur création. Le Parti démocratique gabonais (PDG), ancien parti au pouvoir, est particulièrement visé, avec une demande de rendre inéligibles tous ses cadres pendant trois ans.
La durée de la transition est maintenue à deux ans, avec une prolongation possible de douze mois en cas de force majeure.
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Des recommandations sur la souveraineté et l’immigration
Des recommandations fortes ont également été formulées concernant la souveraineté et l’immigration, avec l’adoption d’une politique plus stricte visant à protéger les intérêts des Gabonais. Les fonctions administratives de haut niveau seraient réservées aux nationaux, tandis qu’une révision des conditions d’acquisition de la citoyenneté est également demandée. De plus, un audit de tous les accords de coopération est souhaité.
Sur le plan économique, les participants au Dialogue National appellent à réduire la dépendance du Gabon au pétrole et à mettre en place une nouvelle politique industrielle. La valorisation des productions locales, la promotion des PME-PMI gabonaises et une politique de formation professionnelle sont également préconisées.
Le rapport final du Dialogue National sera remis au chef de l’État, Brice Clothaire Oligui Nguema, mardi prochain, et il appartiendra aux autorités de mettre en œuvre ces réformes.
Les réactions à ces propositions sont mitigées. Certains approuvent l’instauration d’un régime présidentiel et la suspension temporaire des partis politiques, tandis que d’autres expriment leurs inquiétudes quant à d’éventuels abus de pouvoir. Quoi qu’il en soit, ces réformes pourraient marquer un tournant décisif dans l’histoire politique et sociale du Gabon.